L'indice composite - qui intègre services et industrie - a progressé à 60,5 en version préliminaire, son meilleur niveau depuis août 2006, contre 59,2 (définitif) en avril.

Après un rebond de plus de cinq points le mois dernier, l'indice des services a encore progressé à 61,9 contre 59,2, se hissant également à un plus haut de 45 mois, bien au-dessus de la barre de 50 qui marque la frontière entre expansion et contraction.

La croissance est également restée soutenue dans l'industrie même si l'indice PMI manufacturier s'est légèrement tassé à 56,2 après avoir atteint en avril un pic de 45 mois de 56,6.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un PMI manufacturier inchangé à 56,6 et un indice des services en léger repli à 58,8.

Comme en avril, c'est la hausse des nouvelles affaires qui explique l'amélioration de l'activité. Les commandes nouvelles ont afflué à un rythme élevé, quoique légèrement inférieur au pic de 41 mois atteint dans l'enquête précédente.

L'EMPLOI REDÉMARRE MODESTEMENT

Les entreprises des deux secteurs ont fait état d'une poursuite de l'amélioration des conditions de marché, avec un renforcement de la demande. Dans l'industrie, les commandes à l'exportation ont connu leur plus forte hausse depuis novembre 2006, en provenance notamment d'Asie et des Etats-Unis.

Le travail en attente a enregistré son neuvième mois de progression, mettant les capacités sous pression.

L'emploi a du coup renoué avec la croissance après 23 mois de contraction. Tant dans les services que dans le secteur manufacturier, les sous-indices correspondants ont atteint le seuil de 50, dénotant des créations d'emplois modestes que les entreprises expliquent généralement par le volume de travail en cours mais aussi par des anticipations de croissance.

"Le secteur privé français a conservé en mai une dynamique de croissance considérable", constate Paul Smith, économiste chez Markit. "Les données flash indiquent aussi un retour à la croissance de l'emploi. Les pressions sur les capacités pourraient entraîner une accélération des créations d'emplois dans les prochains mois".

Du côté des prix, l'enquête signale une nouvelle accélération des prix à l'achat dans le secteur privé, le sous-indice correspondant atteignant un plus haut de 21 mois.

Ce phénomène, plus sensible dans l'industrie que dans les services, est attribué au renchérissement de certaines matières premières ou produits de base comme la chimie, l'énergie, les métaux, l'emballage ou le bois. Dans les services, ce sont surtout les coûts des carburants et les coûts salariaux qui sont mis en avant.

Malgré l'inflation des prix payés, les pressions concurrentielles ont continué de réduire le pouvoir de tarification des entreprises. Les prix facturés ont continué de baisser dans les services mais ils ont augmenté dans le secteur manufacturier, les industriels tentant de répercuter l'inflation de leurs coûts (au plus haut depuis novembre 2004) sur leurs clients.

L'enquête mensuelle de Markit et de la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (Cdaf) est effectuée auprès de quelque 750 entreprises de l'industrie et des services. Les estimations flash sont calculées à partir de 85% des réponses.

Les indices définitifs seront publiés le 1er juin pour l'industrie et le 3 pour les services et le composite.

Véronique Tison, édité par Yves Clarisse