Le rouble avait déjà signé un bond record lors de la séance précédente face à un panier euro-dollar servant de référence.

La devise russe a montré cette semaine les premiers signes d'une stabilisation laissant espérer une fin prochaine de sa dévaluation qui a conduit les Russes à convertir leur argent en dollars et en euros et affecté le marché intérieur des obligations ainsi que le bilan des entreprises.

Arkadi Dvorkovitch, conseiller économique en chef au Kremlin, a déclaré mardi que le plus gros de la dépréciation de la monnaie approchait de son terme et le ministre des Finances Alexeï Koudrine a dit espérer que le rouble reprendrait des couleurs à moyen terme.

Selon des courtiers, la Banque centrale essaie de limiter le rebond du rouble en achetant des dollars après avoir fait l'exact opposé pendant plusieurs mois.

Les analystes se montrent toutefois prudents car ils imputent une grande partie du rebond de la semaine aux besoins en roubles pour payer les impôts.

"Evidemment, c'est un signe à ceux qui parient contre le rouble que cette tendance n'est pas prévisible", estime Stanislav Ponomarenko, directeur de recherche à ING.

"Mais il est encore trop tôt pour dire quel va être le niveau précis auquel la banque centrale va maintenir le rouble. Celui-ci est lié à des facteurs temporaires, la pénurie de roubles pour le paiement des impôts. Nous ne serons en mesure de parler d'une pause que dans deux semaines", ajoute-t-il.

A 10h50 GMT, le rouble se traitait 37,38 contre un panier euro-dollar, qui sert de référence, après avoir fini mardi à 37,32.

La monnaie russe a perdu environ un cinquième de sa valeur en un peu plus de deux mois sous l'effet de la politique de dévaluation progressive engagée par la Banque centrale depuis novembre pour tenir compte de l'effondrement des prix du pétrole et des prévisions économiques particulièrement sombres.

Jusqu'à mardi, la Russie était obligée de dépenser plusieurs milliards de dollars chaque jour pour maintenir cette dévaluation graduelle, faisant chuter ses réserves à environ 426,5 milliards de dollars (330 milliards d'euros), contre 600 milliards (464,5 milliards d'euros) en août.

Ielena Fabritchnaïa, Andreï Ostroukh et Toni Vorobiova, version française Gwénaelle Barzic