Zurich (awp) - Malgré les précipitations abondantes enregistrées au Tessin ces dernières semaines, le risque de pénurie énergétique est toujours présent, en raison notamment de la situation compliquée que traversent les pays voisins.

"Nous commençons à turbiner de manière satisfaisante, mais la neige manque", signale le directeur général (CEO) d'Azienda elettrica ticinese (AET) Roberto Pronini mercredi au micro de Radio3i. L'hiver a été relativement sec et il faudra encore de la pluie en mai et juin pour remplir les réservoirs.

"L'année dernière, la centrale de Lucendro a produit 55% de moins que la moyenne sur dix ans", rappelle le patron du principal énergéticien du canton italophone. Sur les cinq premiers mois de l'année en cours le déficit a été ramené à 25%, mais "nous sommes toujours dans une année sèche".

A cela s'ajoutent les difficultés que connaissent les pays voisins, du fait de la faible hydraulicité des principaux fleuves européens, qui force tant les centrales nucléaires que thermiques à réduire leur production. Selon le patron de l'AET, l'hiver 2023/24 s'annonce difficile, du fait de l'absence du gaz russe et de températures qui risquent de ne pas être aussi clémentes que celles observées l'hiver dernier.

"Nous aurons plus d'énergie renouvelable produite en Suisse et en Europe, mais la situation est toujours tendue", estime Roberto Pronini, qui se dit "modérément optimiste". Si le pays est mieux préparé en cas de pénurie énergétique, le dirigeant reste préoccupé à l'idée de voir se répéter l'épisode de sécheresse de 2022, "la pire des 52 dernières années au Tessin en termes de production hydroélectrique".

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