Elhaji Cisse, 26 ans, a été abattu à quelques mètres de son domicile, dans la banlieue de Dakar, vendredi soir, alors qu'il revenait de prier dans une mosquée voisine, ont déclaré à Reuters son frère et ses amis.

Des centaines de personnes ont assisté à ses funérailles dans le quartier de Grand Yoff à Dakar, puis dans un cimetière au bord de l'océan, où M. Cissé a été enterré recouvert d'un linceul.

Les résultats de l'autopsie, qui n'ont pas été publiés auparavant, indiquent que M. Cissé a été tué d'une balle dans le dos et que la balle a perforé son poumon droit avant de sortir par le bras.

L'identité du meurtrier n'est pas clairement établie. Son frère et ses amis ont déclaré que les forces de sécurité avaient tiré sur les manifestants et que M. Cisse avait été pris entre deux feux. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces informations.

Au moins 16 personnes sont mortes et des centaines ont été blessées dans les pires émeutes qu'ait connues ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis des décennies, déclenchées par la condamnation à une peine de prison d'Ousmane Sonko, figure populaire de l'opposition, qui pourrait l'empêcher de participer aux élections présidentielles de février.

Les manifestants ont saccagé des stations-service, des banques, des entreprises et un campus universitaire central. La police a répondu par des gaz lacrymogènes et par ce que les groupes de défense des droits ont décrit comme une réponse musclée. Plus de 500 personnes ont été arrêtées.

"Les récents décès et blessures de manifestants donnent un ton inquiétant aux élections présidentielles de 2024 et devraient faire l'objet d'une enquête approfondie", a déclaré lundi Carine Kaneza Nantulya, directrice adjointe pour l'Afrique à Human Rights Watch, dans un communiqué.

Le président Macky Sall a demandé mercredi l'ouverture d'une enquête sur les violences. Une grande partie de la colère est dirigée contre lui parce qu'il n'a pas exclu de briguer un troisième mandat. Selon la loi sénégalaise, les présidents sont limités à deux mandats.