L'Organisation des pays exportateurs de pétrole laisse par ailleurs inchangée sa prévision de croissance de la demande mondiale d'or noir pour cette année et l'an prochain, tout en n'excluant pas que la fin des mesures de soutien à l'économie dans divers pays pèse sur la consommation dans les mois à venir.

"La demande pétrolière pourrait baisser d'ici la fin de l'année", indique le rapport rédigé par les économistes de l'organisation à son siège de Vienne.

"En fait, l'impact du ralentissement de la reprise économique sur la demande pétrolière est déjà évident alors que la croissance de la consommation de pétrole ralentit et qu'elle est même devenue négative dans certaines parties du monde."

L'Opep estime que la demande mondiale de pétrole augmentera de 1,05 million de barils par jour en 2010 pour avoisiner 85,51 millions de bpj et qu'elle augmentera du même montant en 2011. Ces prévisions sont inchangées par rapport à celles du mois dernier.

Plus optimiste, l'Energy Information Administration (EIA) du gouvernement américain a révisé sa prévision de croissance pour 2010 à 1,62 million de bpj.

100.000 BARILS DE MOINS

"L'Opep reste très prudente en ce qui concerne la demande", commente Carsten Fritsch, analyste à la Commerzbank. "Je serais surpris de voir une révision importante pour la demande dans les mois à venir, compte tenu du ralentissement économique mondial."

Dans le détail, l'Opep estime que la demande pour le brut extrait par ses membres se montera à 28,65 millions de barils par jour en moyenne cette année, soit 100.000 barils de moins que la prévision du mois dernier.

Pour l'an prochain, la demande devrait être de 28,84 millions de bpj, soit une estimation réduite elle aussi de 100.000 bpj par rapport au mois dernier.

Les 12 pays de l'Opep produisent plus du tiers du pétrole consommé dans le monde.

L'offre des pays extérieurs à l'organisation devrait augmenter de 920.000 bpj en 2010, pour avoisiner 52,06 millions de bpj. L'estimation de croissance est relevée de 130.000 bpj par rapport au mois précédent en raison d'une offre plus élevée que prévu en provenance des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

L'Opep a aussi relevé son estimation pour 2011 pour le brut des pays concurrents. Elle table désormais sur 52,42 millions de bpj en 2011, soit 150.000 bpj de plus que le mois dernier.

L'Opep, qui table sur un ralentissement de la croissance économique à 3,6% en 2011 contre 3,9% cette année, se réunit à Vienne le 14 octobre. Elle ne devrait pas modifier le montant de ses quotas, qui sont maintenus en l'état depuis la réduction de production de 4,2 millions de bpj annoncée en décembre 2008.

Les 11 pays de l'Opep soumis à quotas - tous sauf l'Irak - ont extrait 26,8 millions de bpj en août, soit 40.000 de bpj de moins qu'en juillet, indique le rapport de l'Opep. Cela signifie que l'Opep n'a réalisé que 53% des réductions de production prévues par les quotas, contre 52% en juillet.

Alex Lawler, Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic