Le décret établira un groupe de travail qui aura le mandat légal et le financement de l'État pour enquêter et récupérer les biens gouvernementaux acquis de manière illicite et demander l'extradition des suspects impliqués, a déclaré la présidence dans un communiqué.

Elle n'a pas nommé de suspects ni estimé les pertes subies par l'État, mais a évoqué la nécessité de "mettre un terme à cette menace alarmante qui a englouti notre pays et de remédier à la situation de conversion de biens publics (...) à des fins privées par des fonctionnaires placés dans des positions de confiance".

M. Boakai, qui a battu son prédécesseur George Weah lors des élections de novembre, a gagné en promettant de s'attaquer à la corruption endémique et d'améliorer les conditions de vie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, où plus de la moitié des 4,5 millions d'habitants vivent dans la pauvreté.

En février, M. Boakai a commandé un audit de trois institutions gouvernementales, dont la banque centrale. Axée sur la période allant de 2018 à 2023, l'enquête doit rendre ses conclusions dans les trois mois.

En janvier, l'organisme de surveillance anti-corruption Transparency International (TI) a noté des réformes positives introduites par l'administration de Weah en 2022-2023, mais a déclaré que l'impunité pour la corruption restait élevée car ces réformes n'avaient pas encore été pleinement mises en œuvre.

Le Libéria est classé 145e sur 180 pays dans l'indice de perception de la corruption de TI en 2023.

Un représentant de Weah n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur le décret de Boakai.