Le mois dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran avait besoin de garanties plus solides de la part de Washington pour la relance de l'accord de 2015 et a exhorté le chien de garde atomique de l'ONU à abandonner ses "enquêtes à motivation politique" sur les travaux nucléaires de Téhéran.

S'adressant à l'émission 60 Minutes de CBS dans une interview réalisée mardi dernier, M. Raisi a déclaré : "Si c'est un bon accord et un accord équitable, nous serions sérieux pour parvenir à un accord."

Dans ses remarques avant une visite à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York cette semaine, Raisi a ajouté : "Il doit être durable. Il doit y avoir des garanties. S'il y avait une garantie, alors les Américains ne pourraient pas se retirer de l'accord."

Il a déclaré que les Américains n'avaient pas tenu leurs promesses concernant l'accord, en vertu duquel Téhéran avait limité son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions économiques des États-Unis, de l'Union européenne et de l'ONU.

"Ils l'ont fait de manière unilatérale. Ils ont dit : 'Je me retire de l'accord'. Maintenant, faire des promesses n'a plus aucun sens", a-t-il déclaré.

"Nous ne pouvons pas faire confiance aux Américains en raison du comportement que nous avons déjà vu de leur part. C'est pourquoi s'il n'y a pas de garantie, il n'y a pas de confiance."

La chaîne américaine a décrit l'interview avec la journaliste Lesley Stahl comme étant la première de Raisi avec un journaliste occidental.

"On m'a dit comment m'habiller, de ne pas m'asseoir avant lui et de ne pas l'interrompre", a déclaré Stahl. Pendant des mois de discussions avec Washington à Vienne, Téhéran a exigé des garanties américaines qu'aucun futur président américain n'abandonnerait l'accord comme l'a fait l'ancien président Donald Trump en 2018.

L'accord semblait proche de la renaissance en mars.

Mais les pourparlers indirects entre Téhéran et Washington ont ensuite été rompus sur plusieurs questions, notamment l'insistance de Téhéran pour que l'Agence internationale de l'énergie atomique clôture son enquête sur les traces d'uranium trouvées sur trois sites non déclarés avant de relancer le pacte.

Rien n'indique que Téhéran et Washington parviendront à sortir de l'impasse, mais on s'attend à ce que l'Iran profite de l'Assemblée générale des Nations Unies pour maintenir le rythme de la diplomatie en répétant sa volonté de parvenir à un accord durable.

Toutefois, le président Joe Biden ne peut pas fournir les garanties à toute épreuve que l'Iran recherche, car l'accord est une entente politique plutôt qu'un traité juridiquement contraignant.