RYAD, 21 janvier (Reuters) - L'intervention étrangère au Mali va aggraver les tensions en Afrique et risque de couper le Nord arabe du reste du continent, a estimé lundi le président égyptien Mohamed Morsi.

"J'aimerais confirmer que nous ne sommes pas d'accord (et que nous ne le serons) jamais avec une intervention militaire au Mali parce que cela va attiser le conflit dans cette région", a-t-il déclaré à l'ouverture d'une conférence sur le développement en Arabie saoudite.

"L'intervention doit être pacifique et (...) des fonds doivent être investis dans le développement. Ce que nous ne voudrons jamais, c'est séparer le Nord arabe du coeur de l'Afrique", a poursuivi, le chef de l'Etat issu des Frères musulmans.

Au total, 2.150 militaires français ont été déployés au Mali dans le cadre de l'opération Serval lancée le 11 janvier pour chasser les islamistes qui tiennent le nord du pays depuis avril. (Voir )

Lundi, la Mission internationale au Mali (Misma) comprenait 830 soldats provenant du Togo, du Bénin, du Niger et du Nigeria, complétée par 170 militaires tchadiens, ce qui porte à un millier le total des effectifs étrangers hors France, selon l'état-major français.

La prise d'otages qui s'est achevée ce week-end à In Amenas, dans l'est de l'Algérie, a en outre élargi la dimension de la crise. La katiba des Moulathamine, mouvement lié à Al Qaïda qui a revendiqué l'opération, a dit avoir agi en représailles à l'intervention française au Mali. ( )

"La situation est délicate", a poursuivi Mohamed Morsi. "Nous sommes hostiles à une agression ou à une intervention militaire au Mali et nous nous tiendrons aux côtés de l'Algérie (...) comme de tout Etat arabe dont la sécurité serait menacée", a-t-il ajouté. (Ali Abdelatti, Jean-Philippe Lefief pour le service français)