WASHINGTON, 2 avril (Reuters) - Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a appelé mardi la communauté internationale à agir pour réduire d'ici 2030 l'extrême pauvreté dans le monde et améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables dans les pays en voie de développement.

Le seuil de pauvreté est fixé à 1,25 dollar par jour et Kim a fixé comme objectif de ramener d'ici 2030 à 3% de la population mondiale le taux de personnes concernées.

Il s'agit également, a-t-il dit lors d'une intervention à l'Université de Georgetown, à Washington, de relever le revenu per capita des 40% des personnes les plus nécessiteuses dans les pays en voie de développement.

Les réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) sont prévues les 19 et 20 avril à Washington.

"Le temps est venu maintenant de s'engager à mettre un terme à l'extrême pauvreté", a dit Kim. "Nous sommes à un moment propice, quand les succès des dernières décennies et des perspectives économiques de plus en plus favorables donnent aux pays en voie de développement, pour la première fois dans l'Histoire, une chance de mettre fin à l'extrême pauvreté en une génération."

La semaine prochaine, notamment, la Banque mondiale examinera une nouvelle stratégie pour l'Inde, afin de sortir 300 millions de personnes de l'extrême pauvreté dans ce pays dans les prochaines années. Ces cinq dernières années, on estime à 50 millions le nombre d'Indiens qui sont sortis de l'extrême pauvreté.

Selon les économistes, le taux de pauvreté est d'environ 19% dans les pays en voie de développement, ce qui représente 1,1 milliard de personnes. Ce taux était de 21% en 2010 (1,2 milliard de personnes).

Entre 1981 et 2010, ce taux a baissé d'environ 1% chaque année, selon les chiffres de la Banque mondiale. Les plus grandes avancées ont été constatées en Chine mais certaines régions d'Asie du Sud et d'Afrique subsaharienne sont encore dans des situations très difficiles.

Jim Yong Kim a souligné que la croissance économique était nécessaire mais pas suffisante pour éradiquer la pauvreté et réduire le fossé entre riches et pauvres. Le changement climatique, a-t-il poursuivi, représente par ailleurs une menace pour l'existence de millions de personnes. (Lesley Wroughton, Guy Kerivel pour le service français)