"L'économie mondiale est dynamisée par la croissance des économies émergentes", écrit Barclays Wealth Management France dans ses perspectives pour 2011. "Les pays émergents tirent la croissance mondiale. Certains pays mettent en place des politiques de lutte contre l'inflation : hausse des taux directeurs et des taux des réserves obligatoires. Les pays développés font face à la dégradation de leurs finances publiques par des politiques de réduction des déficits budgétaires et de l'endettement qui par effet boumerang vont peser sur la croissance."

"Le rythme de croissance des pays émergents devrait rester soutenu", estime le gestionnaire. "Croissance de l'activité trois fois plus rapide que celle des pays développés, soutien de la consommation des ménages, impact positif des exportations, afflux de capitaux importants sur les marchés financiers, augmentation des pressions inflationnistes, resserrement des politiques monétaires", argue-t-il.

Il pointe en revanche une croissance plus modérée des pays développés, avec des mesures pour soutenir l'économie américaine et un assouplissement de la politique monétaire. "La consommation des ménages est fragile : faible réduction du taux de chômage et marché immobilier toujours difficile. Les indicateurs de confiance sont cependant solides. Les plans de rigueur vont freiner la croissance en Europe. Les déficits budgétaires se sont alourdis. Des plans d'austérité sont mis en place. L'Allemagne restera le moteur de l'Europe."

"Les résultats des entreprises progressent fortement dans toutes les régions du monde. Les entreprises ont réalisé des efforts opérationnels et financiers de grand ampleur : baisse du point mort grâce aux efforts de réduction des coûts opérationnels (économies, restructurations, délocalisations). Assainissement des bilans grâce à une gestion efficace des besoins en fonds de roulement, à l'accroissement des FCF et au désendettement", cite le gestionnaire. "La croissance des pays émergents profite à un grand nombre d'entreprises. Les entreprises qui ont accru leur présence dans les marchés émergents en récoltent aujourd'hui les fruits. Certains secteurs en profitent plus que d'autres : luxe, biens d'équipement, consommation courante..."

"Les valorisations des marchés d'actions restent attractives avec des PE à douze mois proche de 11 en Europe et de 14 aux Etats-Unis. Elles sont pour les pays développés en bas de leur fourchette historique. Elles sont pour les pays émergents plutôt en haut de la fourchette mais à 11 fois le PE, cette zone reste très attractive relativement à la croissance économique."

"Les rendements des dividendes excèdent nettement les rendements des obligations d'Etat. Le rendement prospectif du marché européen est proche de 4% (vs 2,7% pour les emprunts d'Etat européen à 10 ans). Les secteurs à plus fort rendement sont les télécommunications (8%), les services aux collectivités (6,5%) et l'énergie (6%)."

"Les taux d'intérêt directeurs restent bas, les banques centrales sont toujours accommodantes. La Réserve fédérale et la BCE ont fortement réduit leurs taux depuis la fin 2007. Les taux restent bas pour stimuler l'économie. Seule une reprise durable pourrait conduire à une remontée des taux. L'inflation devrait rester modérée dans les pays développés. Les taux longs ont fortement baissé en raison de la récente aversion au risque. Les craintes d'un ralentissement mondial ont accru le repli."

"D'où la nécessité de diversifier la poche obligataire. Le rendement des obligations d'Etat dans la zone euro est maintenant très bas. La diversification vers les obligations émergentes et privées permet d'améliorer le rendement du portefeuille obligataire."

"Nous conseillons d'investir les portefeuilles progressivement en actions. Le potentiel de valorisation est du côté des actions. Fort rebond des résultats tiré par la baisse des coûts et la reprise économique mondiale tirée par les pays émergents. Valorisation attractive à 11 fois les bénéfices. Rendement du dividende proche de 3,5% supérieur au taux 10 ans des obligations d'Etat à 2,7%" avance le gestionnaire. "Les marchés de taux offrent moins d'opportunités de performance. Les taux d'intérêt des emprunts d'Etat vont rester bas dans les pays développés : inflation modérée, politiques monétaires accommodantes et budgétaires restrictives. Conseil : diversifier la poche taux vers les obligations privées et émergentes pour améliorer le rendement global du portefeuille."

Dans le cadre d'une allocation diversifiée d'actifs, le gestionnaire recommande : une "surpondération des investissements en actions". "Allocation géographique : préférence aux marchés émergents et européens ; allocation sectorielle : préférence aux secteurs de la consommation émergente et de l'industrie des matières premières ; allocation thématique : préférence aux thèmes des marchés émergents, de l'investissement et de la sécurité du dividende."

Il recommande aussi une "sous pondération des investissements de taux : préférence aux emprunts d'entreprise High Yield, diversification vers les emprunts d'Etat émergents (effets taux et devises)."