Envolée des rendements obligataires, craintes de resserrement monétaire, résultats de sociétés mitigés, volatilité exacerbée.. les places financières ne savent plus sur quel pied danser et sont en passe de terminer la semaine en ordre dispersé, malgré le rebond du début de semaine. Ces mouvements erratiques devraient perdurer dans les séances à venir, avec l'intensification de la saison des résultats et l'approche des décisions de politique monétaire de la BCE et de la Fed.
Variations hebdomadaires*
STOXX EUROPE 600
396.29  +1.27%
Graphique STOXX EUROPE 600
S&P 500
3752.75  +4.74%
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
26890.58  -0.74%
Graphique NIKKEI 225
GOLD
1656.30$  +0.54%
Graphique GOLD
LONDON BRENT OIL
93.46  +1.28%
Graphique LONDON BRENT OIL
EURO / US DOLLAR
0.99$  +1.27%
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine
Tops
  • Roblox (+20%) : La plateforme de jeux en ligne a annoncé cette semaine que son nombre d'utilisateurs actifs quotidiens a augmenté de 24% en un an, pour atteindre 59,9 millions fin août, avec un chiffre d'affaires qui a pris la même pente.
  • Netflix (+17%) : Le diffuseurs de contenus en streaming a renoué avec la croissance de ses abonnés, en recrutant même beaucoup plus de nouveaux clients que prévu. Les prévisions annuelles sont plus favorables que ce que redoutait le marché.
  • Intuitive Surgical (+14%) : Le spécialiste américain des techniques d'aide à la chirurgie robotique ont bondi cette semaine à l'annonce de très bons résultats financiers.
  • Lockheed Martin (+13%) : Le groupe de défense américain a le vent en poupe et ses résultats sont solides. Le contexte géopolitique offre une toile de fond porteuse pour les entreprises du secteur.
  • ASML (+14%) : Belle surprise pour le néerlandais, dont les résultats ne devraient pas trop souffrir des restrictions imposées par les Etats-Unis à la Chine en matière de semiconducteurs. Le leader mondial de machines de production de puces a dévoilé des comptes supérieurs aux attentes.
  • Delivery Hero (+12%) : Le groupe a profité en début de semaine d'un gros effet de levier lié au rebond des valeurs technologiques américaines. Ce genre d'action à fort bêta amplifie les mouvements de hausse brutaux, dans les deux sens d'ailleurs.
  • Alstom (+7%) : Les investisseurs ont profité de l'embellie relative constatée en début de semaine pour procéder à quelques rachats à bon compte. L'industriel a en parallèle annoncé quelques contrats majeurs, ce qui a contribué au flux acheteur.

Flops

  • Generac (-20%) : Le marché a été déçu par les résultats du spécialiste des batteries autonomes. Les bénéfices du troisième trimestre se sont effrités et tombent très loin des prévisions des analystes. Les prévisions de croissance ont été revues en baisse.
  • Snap (-20%) : Nouvelle déception sur les performances financières. Le groupe a prévenu que les perspectives de fin d’année seront moins porteuses que prévu. 
  • Royal Unibrew (-17%) : Grosse déception pour le petit brasseur danois, qui a revu en baisse ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfices sur l’année.
  • Ericsson (-15%) : Les résultats trimestriels du suédois ont reçu un accueil glacial. Les chiffres sont en baisse et le groupe a prévu de procéder à de nouvelles restructurations pour réduire sa base de coûts.
  • M&T Bank (-13%) : La banque de Buffalo a publié des résultats en baisse par rapport à l'année précédente, alors que les analystes attendaient une embellie.
  • Sartorius Stedim Biotech (-13%) : Le groupe a déçu les investisseurs avec des prévisions réduites. Très appréciée du marché, et généreusement valorisée, l'action n'a pas le droit à l'erreur.
  • Adidas (-8%) : L'équipementier sportif a encore réduit ses prévisions de résultats pour 2022, en raison de la chute de ses ventes en Chine, toujours pénalisées par la politique zéro-covid. La dynamique sur les marchés occidentaux n'est pas non plus au beau fixe. 
Graphique Matières Premières
Matières premières

Énergie : Les cours pétroliers se sont stabilisés cette semaine. La référence européenne, le Brent de la Mer du nord, se négocie autour de 92 USD le baril, contre 84 USD pour le WTI américain. L’administration Biden a annoncé mercredi la libération de 15 millions de barils de leurs réserves stratégiques afin de compenser en partie la réduction de l’offre de l’OPEP. Relevons toutefois qu’il s’agit plutôt d’un non évènement puisque ces libérations font partie du plan de Washington, de libérer au total environ 180 millions de barils de leurs réserves. Du côté du gaz naturel, les cours poursuivent leur décrue en Europe. Preuve en est,  le TTF de Rotterdam s’échange sous les 130 EUR/MWh, après avoir atteint un pic à près de 350 EUR/MWh fin août. La Commission européenne envisagerait d’imposer des limites de variations journalières plutôt qu’un plafonnement des prix du gaz. Les dirigeants européens prévoient par ailleurs d’encourager les achats communs entre Etats membres afin de limiter la concurrence dans les approvisionnements.

Métaux : Les métaux de base ont évolué en ordre dispersé cette semaine. Le plomb et l’étain ont perdu du terrain à respectivement 1990 et 18.900 USD tandis que le zinc et le nickel se sont stabilisés à 2940 et 21.800 USD. Le cuivre s’échange autour de 7560 USD la tonne métrique. Le Groupe d’étude international du cuivre (ICSG) a indiqué dans son dernier rapport que le déficit du marché du cuivre devrait s’aggraver cette année à 328.000 tonnes, avant de devenir excédentaire pour 2023. Concernant les métaux précieux, l’once d’or se traite de nouveau à son plus bas niveau de l’année à 1620 USD.

Produits agricoles : L’ONU s’est montrée optimiste sur la reconduction de l’accord des exportations de céréales ukrainiennes, accord qui doit expirer en novembre. Les prix des produits agricoles se sont ainsi détendus à Chicago, le blé s’échange autour de 850 cents le boisseau contre 680 cents pour le maïs.

Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance : Very Bad Trip. Le cauchemar continue en Grande-Bretagne, avec la démission de Liz Truss après un mois et demi seulement au pouvoir. Cette instabilité politique sabre la crédibilité de la classe politique du pays à l'heure où il est confronté à une crise majeure. Aux Etats-Unis, les données macroéconomiques ont continué à souffler le chaud et le froid, ce qui n'améliore pas la visibilité. Enfin, rien de bien original n'est sorti du 20e congrès du parti communiste chinois : suprématie mondiale, Xi Jinping en vedette et faibles avancées sur la stratégie sanitaire ont ponctué la semaine.  

Taux : Les rendements obligataires étaient curieusement nonchalants en début de semaine, mais ça n'a pas duré. En particulier aux Etats-Unis où des niveaux qui n'avaient plus été vus depuis la crise financière ont été enregistrés : 4,28% sur le 10 ans, 4,40% sur le 5 ans et 4,55% sur le deux ans. Les financiers parient toujours sur une récession et ont du mal à se mettre d'accord sur le pic de taux envisagé par la Fed. Peut-être parce que la banque centrale américaine elle-même ne le sait pas ? En Europe, la démission de Liz Truss a achevé de calmer les Gilts. Qui restent malgré tout assez haut-perchés à 4,05%. Le Bund est à 2,46% et l'OAT à 3,02%. On note aussi que la dette grecque a grimpé à 5,06% sur 10 ans vendredi.

Devises : Encore une semaine compliquée pour le yen, qui a continué de s'effriter face au dollar américain. Il faut désormais 151,48 JPY pour 1 seul billet vert, ce qui signifie que la devises japonaise a perdu près du tiers de sa valeur en 2022 face au dollar. La Banque centrale japonaise a déjà déboursé par mal d'argent pour contrer, sans succès, la glissade. Le dollar continue à tout emporter sur son passage, forçant les marchés émergents à consommer leurs réserves de change à un rythme plus rapide que lors des précédents accès de faiblesse monétaire. La paire EUR/USD évolue pour sa part à 0,9774, tandis qu'il faut 0,9862 CHF pour 1 EUR.

Cryptomonnaies : le bitcoin, en baisse de -1,50% depuis lundi, affiche toujours une volatilité très faible cette semaine en gravitant autour des 19 000 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. Son poursuivant en termes de capitalisation boursière, Ethereum, ne peut pas se targuer de faire mieux en se délestant de 2,30% cette semaine et passe ainsi sous le seuil des 1300 dollars. Les cryptomonnaies peinent à remonter la pente dans une économie fragilisée qui ne comporte pas ou peu de catalyseurs positifs pour les actifs risqués. Les aficionados de la cryptosphère doivent donc encore prendre leur mal en patience. 

Calendrier : Ça se bousculera au portillon la semaine prochaine, avec des décisions de politique monétaire en zone euro (jeudi 27) et au Japon (vendredi 28). Les premières estimations des PIB du 3e trimestre pour la Chine (probablement mercredi 26) et les Etats-Unis (jeudi 27) seront aussi au rendez-vous. Parmi les autres statistiques d'importance, il y aura aussi les indicateurs PMI d'octobre (lundi 24) et l'inflation PCE américaine (vendredi 28). Pour couronner le tout, la semaine concentrera les résultats de plus de 300 sociétés des indices S&P500 et Stoxx Europe 600 (dont Apple, Microsoft et Amazon aux Etats-Unis et Novartis, SAP ou TotalEnergies en Europe).

Graphique de Cours
Conclusion : Pas si mal ?
Cette semaine a été encore une fois animée sur les marchés. Nous avons assisté à une hausse en début de semaine sur les principales places boursières mondiales, puis à une phase plus hésitante. Les publications de résultats ont commencé en fanfare avec des variations importantes à la hausse... mais aussi à la baisse à la moindre déception sur les attentes. La semaine prochaine sera celle de tous les dangers avec la publication des résultats de nombreuses sociétés qui pèsent lourd dans les indices, à l'image des GAFAM. Va-t-on entrevoir le bout du tunnel ? Allons-nous continuer à glisser avec des publications de sociétés décevantes ? La vigilance reste de mise dans une configuration de marché toujours compliquée. 2022 marque décidément une inflexion majeure par rapport au supercycle économique consécutif à la crise financière de 2007/2008.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.