Les nouvelles coupes annoncées dans la production pétrolière et des statistiques confirmant le ralentissement économique en Chine et en zone euro ont ravivé quelque peu l'aversion au risque des opérateurs cette semaine sur les principales places financières. La volatilité a resurgi à l'approche des décisions des banquiers centraux et les marchés actions subissent quelques dégagements après une période estivale assez calme. Aux Etats-Unis, le secteur des services a été plus performant que prévu en août, tandis que les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont été moins nombreuses qu'anticipé, alimentant les craintes de taux élevés sur une plus longue période.
Variations hebdomadaires*
CAC 40
7240  -0.77%Graphique
ALTEN +3.59%
ORANGE +3.49%
RENAULT +2.81%
SAINT-GOBAIN -4.78%
STMICROELECTRONICS N... -4.99%
ALSTOM -5.58%
STOXX EUROPE 600
454.66  -0.76%
Graphique STOXX EUROPE 600
S&P 500
4457.49  -1.29%
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
32606.84  -0.32%
Graphique NIKKEI 225
GOLD
1919.25$  -1.10%
Graphique GOLD
BRENT OIL
90.38$  +1.87%
Graphique BRENT OIL
EURO / US DOLLAR
1.07$  -0.69%
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine

TOPS

Luckin Coffee (+15%) : Un lancement qui ne passe pas inaperçu ! Le starbucks chinois coté aux Etats-Unis a lancé cette semaine un café latte infusé à l'eau-de-vie Moutai, en partenariat avec le fabricant de spiritueux chinois Kweichow Moutai. La rumeur s'est répandue sur les réseaux sociaux du pays comme une traînée de poudre et le groupe a vendu plus de 5 millions de tasses de ce breuvage en 24h, pour un montant d'environ 14 millions de dollars. Enorme succès pour la plus grande chaîne de café de l'Empire du Milieu. 

UI Path (+13.8%) : L'éditeur de logiciels d'automatisation des processus robotiques, né en Roumanie et coté au NYSE, surfe sans surprise sur la vague de l'intelligence artificielle. Nouvelle coqueluche de l'investisseuse Cathie Wood, le groupe a publié des résultats trimestriels solides : ventes et BPA ont largement dépassé les attentes. Fort d'une croissance dans tous ses segments, le management a revu à la hausse ses perspectives annuelles et annoncé un rachat d'actions de 500 millions de dollars. 

Direct Line Insurance Group (+11.6%) : L'assureur britannique, qui  a annoncé cette semaine une perte accrue au premier semestre 2023, a conclu un accord pour céder ses activités de courtage en assurance des entreprises à RSA Insurance (filiale du groupe d'assurance canadien Intact Financial) pour au moins 520 millions de livres. De quoi rassurer les marchés, aussi ravis par l'augmentation des revenus nets d'investissement. Pour rappel, le groupe a nommé un nouveau directeur général à la fin du mois d'août : Adam Winslow, l'ancien patron d'Aviva PLC UK. 

Bridgepoint Group (+8.8%) : La société de gestion britannique fait son entrée dans le secteur des infrastructures. Le groupe a annoncé cette semaine s'emparer de la firme américaine Energy Capital Partners (ECP), spécialisée dans la transition, l'électrification et la décarbonisation des infrastructures, pour un montant de 835 millions de livres. Le management annonce par ailleurs procéder à un nouveau rachat d'actions de 50 millions de livres sterling, une fois le programme en cours terminé. 

Centene Corporation (+8.5%) : Le spécialiste américain des prestations de services de santé se retire du Royaume-Uni. Le groupe a annoncé mettre en vente sa chaîne de cliniques de médecine générale (une soixantaine de cabinets au Royaume-Uni) pour environ 65 millions de dollars, et le plus grand groupe britannique d'hôpitaux privés Circle Health Grouppour une valeur d'entreprise d'environ 1,2 milliard de dollars. Dans la foulée, plusieurs analystes ont revu à la hausse leur recommandation sur le dossier. 

Colruyt (+8.4%) : Le distributeur belge a bondi cette semaine à la faveur d'un changement drastique de recommandation de JPMorgan, de vendre à acheter, associé d'un nouvel objectif de cours : 39,80 euros contre 23,30 euros auparavant. Ce dernier estime que le groupe est en mesure de faire face aux vents contraires actuels. A l'inverse, l'analyste a dégradé la note de son concurrent Ahold-Delhaize, qui a pris le chemin de la baisse. 

Airbnb (+8%) : S&P Dow Jones Indices a annoncé que le loueur d'hébergement va rejoindre S&P 500 le 18 septembre, aux côtés de l'investisseur Blackstone, et en remplacement des sociétés Lincoln National et Newell Brands qui rejoindront le S&P SmallCap 600. Airbnb devrait tirer largement profit de cette intégration et de la notoriété du célèbre indice américain, très suivi par les fonds indiciels. Notons que Brian Chesky, le PDG du groupe, a vendu 30 000 actions d'Airbnb le 1er septembre, et que Nathan Blecharczyk, directeur de la stratégie, a cédé 20 000 des siennes 4 jours plus tard. 

FLOPS 

Vinfast Auto (-39%) : L'euphorie aura été de courte durée pour le constructeur vietnamien de véhicules électriques, qui a fait une entrée tonitruante à Wall Street au mois d'août, se plaçant sur le podium des plus fortes valorisations des fabricants automobiles. Le petit nombre d'actions disponibles au public (1%) a poussé la volatilité du titre a des extrêmes, puis la spéculation sur la marque est retombée. Le groupe souffre aussi du contexte difficile et de son manque de notoriété.  

CVS Group (-22.2%) & Pets at Home (-8.4%) : Coup de froid sur les sociétés de services vétérinaires au Royaume-Uni : la CMA, l'autorité britannique de la concurrence et des marchés, a décidé de se pencher sur le secteur. Dans un contexte d'inflation, de pénurie de vétérinaires dans la pays, et après une vague de consolidation, cette dernière annonce lancer un examen des pratiques commerciales des groupes de soins aux animaux de compagnie, qui se partagent un gâteau d'une valeur de 2 milliards de livres sterling par an. Résultats attendus début 2024.

Manchester United (-16.6%) : Déconfiture sévère pour la société contrôlant le célèbre club de football britannique. Faute d'avoir reçu une offre à la hauteur de ses espérances, la famille Glazer, propriétaire du club, a annoncé cette semaine retirer les actions de la société de la bourse. Peu appréciés des supporters, les Glazer pâtissent aussi des maigres résultats du club : un seul trophée majeur au cours des six dernières saisons.

Orsted (-14.4%) : Les nuages s'amoncellent pour les acteurs du secteur éolien offshore, et par conséquent pour le champion danois. Pris en étaux entre inflation des composants (acier et cuivre notamment), féroce concurrence, problèmes d'approvisionnement et hausse des taux d'intérêt, le groupe a annoncé fin août qu’il devait déprécier plus de 2,1 milliards d’euros d’actifs de ses comptes. Cette semaine, Orsted a déclaré qu'il risquait d'abandonner certains projets aux Etats-Unis si le gouvernement n'augmentait pas son soutien, comprenez, les subventions au secteur. 

Interparfums (-10.1%) : Le groupe français de parfumerie se hisse dans ce classement sur fond d'inquiétude des investisseurs sur l'avenir des licences de distribution accordées à la société. Le groupe de luxe suisse Richemont a annoncé cette semaine la création d'un Laboratoire de Haute Parfumerie et Beauté, piloté par Boet Brinkgreve, un vétéran du secteur venu de  la parfumerie DSM-Firmenich. Le marché craint que le suisse remette en question  les licences MontBlanc & Van Cleef, marques qui représentaient 29% du chiffre d'affaires 2022 du distributeur français. 

Graphique Matières Premières
Matières premières

Energie : L'énergie revient au centre du jeu économique puisque la flambée du pétrole accentue le scénario d'un retour en force de l'inflation. L'Arabie Saoudite et la Russie renforcent leur étreinte sur l'offre mondiale en annonçant de manière coordonnée la prolongation de leurs coupes volontaires de production jusqu'à la fin de l'année. Pour donner un ordre de grandeur, rappelons que l'Arabie Saoudite réduit sa production d'un million de barils par jour, contre 300.000 barils par jour pour la Russie. Ces annonces interviennent alors que le marché pétrolier est déjà en train de se resserrer depuis quelques mois. Un resserrement qui résulte justement du contrôle de la production par l'OPEP alors que la demande de pétrole reste résiliente. Dans ce cadre, les prix pétroliers poursuivent leur ascension, à 90,60 USD pour le Brent et 87,50 USD pour le WTI. Du côté du gaz naturel, les grèves ont débuté au sein des installations de GNL de Chevron en Australie. A l'heure actuelle, les prix des références européennes se stabilisent. Le TTF néerlandais continue à s'échanger autour de 36 EUR/MWh.

Métaux : Séquence hebdomadaire de consolidation pour les métaux industriels, qui pâtissent à la fois d'un dollar fort et de nouvelles données mitigées en provenance de Chine. Bilan des courses, le cuivre a perdu du terrain cette semaine au LME, à 8300 USD la tonne métrique. Même dynamique pour le nickel (20.100 USD) tandis que l'aluminium et le zinc ont fait du surplace, à respectivement 2200 et 2480 USD.  Dans le registre des métaux précieux, la Chine poursuit ses emplettes d'or puisque ses réserves ont augmenté pour le dixième mois consécutif. Selon le World Gold Council, la Chine, via sa banque centrale, a augmenté ses avoirs de 23 tonnes en juillet. L'once d'or se négocie toutefois en baisse, autour de 1920 USD, toujours minée par la hausse des rendements obligataires.

Produits agricoles : La volatilité baisse encore d'un cran à Chicago, où les prix des céréales ont globalement fait du surplace. Le boisseau de maïs s'échange autour de 490 cents contre 600 cents pour le boisseau de blé.

Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance : Tiédasse. La banque centrale baisse ses taux directeurs de 75 points de base. Non vous ne rêvez pas, encore faut-il préciser qu’il s’agit de la banque centrale polonaise ! Concernant la Fed et la BCE, il faudra encore patienter même si pour la première, la majorité des économistes semble désormais s’accorder sur la fin du cycle de resserrement monétaire. A regarder le marché obligataire, la situation est plus mitigée. Les taux américains ont-ils atteint leur pic ? La question est sur toutes les lèvres, dans toutes les salles de marché à travers le monde. Chaque nouvelle statistique est décryptée à la loupe afin de s’assurer que le scénario central -  inflation sous contrôle, atterrissage en douceur de l’économie américaine - ne subit aucun accroc. Ni trop chaud pour éviter un nouveau tour de vis monétaire, ni trop froid pour éviter de raviver les craintes d’une récession. 

Pour jauger l’ambiance, le mieux est de regarder l’évolution du 10 ans américain. En tendance haussière depuis avril dernier, il a déjà testé ses sommets de 2022 à 4,34%, sans toutefois parvenir à les déborder. On surveillera avec attention le support des 4,00% pour confirmer une détente notable, qui devrait logiquement alimenter la reprise des indices actions. A contrario, un net franchissement des 4,34%, en clôture hebdomadaire, ouvrirait la voie aux 5% tout en pesant sur la bourse. 

Crypto : le bitcoin est en passe d’enregistrer sa quatrième semaine de baisse consécutive en continuant de creuser autour des 25800 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. L’ether, la deuxième cryptomonnaie du marché en termes de capitalisation, se retrouve dans la même configuration en reculant proche des 1600 dollars. Toujours embourbé dans une conjoncture économique peu favorable pour les actifs risqués, le marché des cryptomonnaies s'essouffle et ne parvient pas à retrouver la ferveur des investisseurs. Une approbation par le gendarme boursier américain (SEC) d’un ETF Spot Bitcoin dans les prochaines semaines pourrait redonner un élan positif. Mais pour l’instant, rien n’est joué.

Graphique de Cours
La BCE essuie les plâtres de rentrée
Le weekend démarre avec le G20 en Inde. Quant aux banquiers centraux américains, ils vont devoir se taire à partir de vendredi soir, pour respecter la période d'embargo qui précède la décision de politique monétaire qui sera annoncée le 20 septembre prochain. Mais les taux seront au rendez-vous avec la BCE, qui se prononcera jeudi 14 septembre. A ce stade, les économistes anticipent un relèvement d'un quart de point. Il y aura aussi beaucoup de données aux Etats-Unis : prix à la consommation d'août (13 septembre) puis prix à la production et ventes de détail (14 septembre), pour terminer sur les indices Empire State et de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan (15 septembre). Sans oublier, dans la nuit de jeudi à vendredi, la production industrielle et les ventes de détail en Chine. Oracle, Associated British Foods, Inditex, Exor, Dollarama et Adobe animeront de leur côté l'agenda des publications de résultats d'entreprises.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.