Selon le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, ce plan doit permettre de ramener le déficit budgétaire de l'Allemagne en dessous du seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2013 et limiter les nouveaux emprunts du pays à 0,35% du PIB à partir de 2016.

"Ceux qui doutaient du sérieux de ce plan doivent prendre ces chiffres en compte", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Le budget, qui sera débattu au Bundestag fin novembre, ramènera les dépenses publiques à 307,4 milliards d'euros l'an prochain, soit une baisse de 3,8% par rapport au niveau de dépenses de cette année, et réduira le déficit à 60 milliards d'euros.

En plus de la réduction des dépenses, le projet de loi de finances prévoit de réduire le montant des nouveaux emprunts à 65,2 milliards d'euros cette année et 57,5 milliards l'an prochain, ce qui pourrait inciter les autres pays de la zone euro à imiter l'Allemagne.

Les mesures d'économies de Berlin ont pourtant soulevé les critiques de certains de ses partenaires européens qui ont jugé prématuré le retrait des mesures de relances d'urgence mise en place pour soutenir la zone euro durant la crise.

Pour le ministre de l'Economie Rainer Brüderle, le plan d'austérité allemand ne met pas en danger la reprise économique allemande.

"Il n'y a aucun risque d'étouffement de la reprise", a-t-il dit à la presse après le conseil des ministres, en ajoutant que des finances publiques solides confortaient une croissance stable et viable.

Entre 2011 et 2014, le gouvernement allemand espère récolter 2,3 milliards d'euros par an à l'aide d'une nouvelle taxe sur les opérateurs de centrales nucléaires.

S'agissant des mesures envisagées pour accroître les recettes fiscales, Wolfgang Schäuble a toutefois assuré qu'il n'y avait aucune raison pour relever le niveau de TVA allégé sur les produits alimentaires et culturels de base.

La coalition au pouvoir a déjà approuvé 7,5 milliards d'euros d'économies dans la santé au cours des deux prochaines années.

La presse allemande a en outre rapporté que des économies dans le secteur de la Défense pourraient être réalisées à hauteur de 9,3 milliards d'euros sur le long terme.

Matthias Sobolewski et Gernot Heller, Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Danielle Rouquié