Toutefois, les produits titrisés et les dérivés, deux sources importantes de revenus pour les banques ces dernières années, seront surveillés plus étroitement par l'Union européenne, ont déclaré des hauts fonctionnaires.

Un document européen préparé en vue de la réunion Ecofin des ministres des Finances de l'Union européenne, qui s'est tenue ce mardi, montre que les projets de Barack Obama ne font pas l'unanimité en Europe.

Le plan du président américain - qui prévoit d'interdire à certains établissements les opérations de trading pour compte propre et de limiter leurs activités dans les fonds spéculatifs ou les fonds de capital investissement - s'oppose au modèle européen de banque universelle où cohabitent activité de détail et trading pour compte propre.

"On peut bien sûr transposer ou copier les idées ou les réformes proposées par Obama sur le continent européen", a dit Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, lors d'une conférence de presse, soulignant toutefois que les structures bancaires européennes étaient différentes.

"Il me semble qu'en Europe, nous avons davantage de problèmes liés à l'interconnexion des banques plutôt qu'à la nature particulière des activités ou à la taille des banques prises individuellement."

La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont déjà fait savoir qu'elles ne voulaient pas copier les idées de Barack Obama, estimant qu'agir sur les contraintes de fonds propres était la meilleure solution.

L'Union européenne va se pencher sinon sur la manière dont les banques ont conçu des produits titrisés pour la Grèce afin que sa dette publique s'en trouve minimisée.

Pour le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn, les difficultés de la Grèce montrent qu'il y a eu implication de banques d'investissements.

"Il faut voir si les règles ont été respectées", a-t-il dit, expliquant que les banques devaient vérifier si leur participation à de tels produits était conforme à leur code d'éthique.

Les dérivés de crédit liés à la dette grecque, comme les swaps de défaut de crédit (CDS) seront également examinés. Certains ministres estiment que ces instruments ont été employés par les spéculateurs pour déstabiliser le marché.

"Nous nous rendons compte qu'il nous faut plus de transparence sur les dérivés, en particulier les CDS sur dette souveraine. C'est une partie du travail que nous ferons dans les semaines qui viennent", a expliqué Michel Barnier.

On s'attend à ce qu'il présente un nouveau texte de loi proposant un système centralisé de trading et de compensation des dérivés lorsque cela est possible.

Huw Jones, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Matthieu Protard