New York (awp/afp) - Les cours du pétrole se stabilisaient à l'ouverture mardi à New York, dans un marché plus sensible à une grève du secteur pétrolier réduisant la production du Koweit qu'à l'absence d'accord entre grands pays producteurs pour soutenir les prix.

Vers 13H15 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 4 cents à 39,82 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

"De toute évidence l'absence d'accord dimanche était de nature à faire baisser les prix, mais le marché n'y prête pas beaucoup d'attention et se concentre sur le problème de court terme au Koweit", a déclaré Kyle Cooper, chez IAF Advisors.

"Le marché a depuis deux mois une capacité étonnante à négliger les informations baissières et à détacher les informations haussières", a-t-il ajouté, estimant que dans ce contexte d'optimisme inébranlable il devenait "très risqué" de parier sur la baisse des cours.

Depuis la mi-février et l'annonce que la Russie et l'Arabie Saoudite, entre autres, étaient prêtes à geler leur production pour soutenir les prix, les investisseurs avaient espéré une décision plus large en ce sens, mais une réunion entre 18 pays producteurs de pétrole convoquée à cette fin à Doha le week-end dernier a tourné court: les divergences entre l'Iran, qui a annoncé au dernier moment son absence à la réunion, et l'Arabie saoudite ont empêché les tractations d'aboutir.

Pour autant, après un décrochage dans les tous premiers échanges de lundi, les cours ont bien résisté à cette déception.

"Le mouvement de panique semble s'être calmé" et les investisseurs sont peut-être prêts à laisser le marché physique se rééquilibrer tout seul, "ce que les Saoudiens préconisent depuis deux ans", relevait James Hughes, analyste chez GKFX.

"La diminution longuement attendue de la production de pétrole de schiste aux États-Unis se concrétise, ce qui devrait réjouir un peu les membres de l'Opep", ajoutait M. Hughes.

En outre, les cours bénéficiaient de la poursuite d'un mouvement de grève des employés du secteur pétrolier au Koweït.

Au troisième jour de ce mouvement social pour protester contre des réductions de salaires envisagées, la production de pétrole du Koweït était assurée à moitié mardi, avec 1,5 million de barils, contre 3 millions de barils par jour (mbj) en temps normal.

"Le manque à gagner (de la production koweitienne) correspond à peu près à la surproduction actuelle, ce qui fait que juste maintenant le marché est plus ou moins équilibré", expliquaient les analystes de Commerzbank, tout en prévenant que la grève avait toutes les chances d'être résolue dans les jours qui viennent.

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