New York (awp/afp) - Les cours pétroliers ont légèrement baissé mercredi mais, en dépit de l'annonce d'un bond hebdomadaire des réserves américaines, restaient proches de leurs plus hauts niveaux de 2016.

Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a perdu 41 cents à 41,76 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir terminé la veille au plus haut depuis novembre dans un marché dominé par la spéculation à quatre jours d'une réunion cruciale entre pays producteurs.

"Les cours auraient dû bien plus baisser que ça !", s'est étonné James Williams, de WTRG Economics. "Les prix du pétrole n'évoluent plus à partir de la réalité physique du marché."

De fait, les cours ont à peine réagi à l'annonce, a priori défavorable, par le département américain de l'Energie (DoE) d'une hausse hebdomadaire de plus de six millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis, alors qu'une semaine auparavant, ils avaient nettement progressé à la suite d'un déclin moins important des réserves.

Pour expliquer la bonne tenue des cours, les observateurs citaient le déclin persistant de la production américaine, passée sous les neuf millions de barils par jour (bj), une nette baisse des stocks d'essence ou le fait que la forte progression des réserves de brut avait déjà été anticipée par la fédération American Petroleum Institute (API), dans des estimations publiées la veille au soir.

Au-delà de ces chiffres, vite passés au second plan, le marché pétrolier semble surtout obnubilé par la perspective d'une réunion entre une quinzaine de pays producteurs, sans les Etats-Unis mais avec la Russie et la plupart des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dimanche à Doha au Qatar, dont le but est de stabiliser une offre actuellement pléthorique dans le monde.

"L'ensemble du marché monte dans la perspective de cette réunion... alors qu'elle ne va rien changer sur le fond", a minimisé M. Williams. "Ils ne vont pas baisser la production, tout juste la plafonner !"

A ce titre, comme beaucoup d'autres observateurs, il jugeait très excessif le fait que les cours aient bondi la veille sur fond de bruits quant à la conclusion d'un accord entre la Russie et l'Arabie saoudite, membre dominant de l'Opep, pour entériner un gel de leur offre, à la suite d'un pacte déjà conclu en ce sens en février.

"On notera que la seule chose sur laquelle l'Arabie saoudite et la Russie se sont vraiment mises d'accord, c'est sur le fait que l'Iran devrait geler sa production... Ce qui ne se produira pas", a estimé dans une note Tim Evans, de Citi. "Bijan Namdar Zanganeh, le ministre iranien du Pétrole, pourrait même ne pas être présent dimanche."

Les médias iraniens ont en effet rapporté que le ministre ne comptait pas participer au sommet, au moment où Téhéran compte de toute façon faire son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions liées à son programme nucléaire.

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