Philippe Mudry,

L'Agefi

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Après avoir trop espéré, puis failli désespérer, Wall Street se remet à espérer que Donald Trump remportera au moins un combat : celui de la réforme fiscale sur laquelle le président a prononcé mercredi un discours aussi tonitruant que dénué de vrai nouveauté.

Sur le fond, il s'est borné à confirmer la baisse du taux d'impôt sur les sociétés, de 35% à 20% et non plus 15% comme prévu, et l'exemption fiscale pour le rapatriement des profits parqués à l'étranger.

Cette réaffirmation, au demeurant vague dans ses modalités et qui ne préjuge en rien des suites à en attendre au Congrès, n'en a pas moins redonné espoir aux investisseurs.

Elle a soutenu les indices et suscité d'importantes réallocations au détriment de secteurs surcotés au profit d'autres un peu délaissés censés bénéficier du paquet fiscal : essentiellement les financières et les petites et moyennes capitalisations.

Plus fondamentalement, le vrai ressort de ce regain de confiance dans les choix présidentiels est plutôt à chercher du côté monétaire. Le marché prend conscience que la Réserve fédérale est sérieuse dans sa volonté de resserrer progressivement sa politique et ne doute plus notamment que décembre verra la prochaine hausse des taux.

Pour 2018, le marché ne croit pas trop aux hausses de taux évoquées par la Fed mais table quand même sur un renchérissement général des conditions financières. Ce sentiment se lit sur le cours du dollar et les taux à 10 ans, en net rebond depuis trois semaines.

La simple nouvelle que les auditions de candidats à la succession de Janet Yellen à la tête de la Fed ont commencé à la Maison-Blanche a suffi à faire bondir les taux vendredi. Signe que pour les marchés, l'enjeu numéro un est bien là.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: ECH

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