TRIPOLI, 17 avril (Reuters) - Le nouveau gouvernement libyen d'unité nationale, appuyé par l'Onu, a annoncé dimanche avoir sécurisé six bâtiments ministériels et prévoit de commencer à y envoyer des équipes ministérielles à compter de lundi.

Les membres de ce "gouvernement d'accord national" (GNA) sont arrivés fin mars à Tripoli. Mais ils ont dû rejoindre la capitale libyenne par bateau, des groupes hostiles à leur implantation ayant fermé l'espace aérien. Ils se sont installés dans une base navale sous haute sécurité.

L'Onu et les pays occidentaux voient dans ce nouveau gouvernement, fruit d'un accord politique trouvé en décembre, une étape cruciale en vue d'un règlement du conflit libyen face au risque d'une nouvelle vague incontrôlée de migrants, notamment en Italie, si la paix ne revient pas.

Ils considèrent aussi que le retour à une forme de stabilité politique en Libye, cinq ans après la chute de Mouammar Kadhafi, est une condition décisive pour endiguer la menace de l'organisation de l'Etat islamique (EI), qui a profité du vide politique pour prendre pied dans ce pays.

Même si certains des groupes armés les plus puissants implantés à Tripoli soutiennent le gouvernement du Premier ministre Fayez Seraj, la situation reste très incertaine sur le terrain de la sécurité. Samedi soir, de nouveaux affrontements ont éclaté dans un quartier ouest de la ville.

D'après Ahmed Maiteeg, un des vice-Premiers ministres du GNA, les équipes prendront possession lundi des bâtiments des ministères des Affaires sociales, de la Jeunesse et Sport et du Logement.

Maiteeg s'exprimait lors d'une conférence de presse au côté de l'émissaire de l'Onu pour la Libye, Martin Kobler, qui a annoncé pour sa part que l'équipe onusienne allait travailler désormais à Tripoli. Elle était jusque-là basée à Tunis, en Tunisie voisine. "Je ne me rendrai plus en visite à Tripoli, je travaillerai depuis Tripoli", a-t-il dit.

Ces derniers jours, plusieurs hauts responsables européens se sont rendus à Tripoli, dont le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, mardi dernier, et ses homologues français et allemand Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier samedi. (Aidan Lewis; Henri-Pierre André pour le service français)