PARIS (Reuters) - François Hollande a salué samedi "l'humanité et l'élégance" de la défunte reine Elizabeth II en se souvenant avec gourmandise que la Garde républicaine avait joué à sa demande plusieurs chansons des Beatles lors d'un dîner d'Etat en 2014.

L'ancien président de la République avait reçu la monarque en juin 2014 pour une visite d'Etat de trois jours à l'occasion des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement.

"Nous avions eu ce dîner et elle m'avait parlé de ce qu'elle ressentait comme souveraine mais aussi comme amie de la France et de son goût pour la culture française et pour les arts en général", a raconté à Reuters l'ancien président à la sortie de l'ambassade du Royaume-Uni à Paris, où il était venu signer le registre de condoléances en compagnie de son épouse Julie Gayet.

"A un moment, la Garde républicaine jouait de la musique classique. Je lui ai dit : 'Qu'est-ce que vous souhaitez comme musique ?' Et elle m'a dit : 'Est-ce que c'est possible qu'ils jouent les Beatles ?' Et donc, la Garde républicaine avait joué plusieurs chansons des Beatles."

"C'était ça la Reine, c'est-à-dire à la fois une sévérité qui pouvait impressionner (...) et aussi une grande humanité, cette conjugaison d'une austérité liée à son statut mais aussi d'une familiarité et d'une élégance", a ajouté François Hollande.

"C'est une femme qui avait une grande connaissance de la culture française et de la langue française qu'elle parlait à la perfection tout en y ajoutant un accent léger comme pour nous rappeler quelle était son origine. Elle était là pour nous montrer que le lien entre la France et le Royaume-Uni est indestructible et indéfectible."

La reine Elizabeth, qui a connu tous les présidents de la République de la IVe et de la Ve République, est souvent venue en France.

François Hollande a confié lui avoir demandé quelle avait été sa visite préférée et la souveraine avait répondu "la première" en mai 1948, à l'âge de 22 ans.

"Elle n'était pas encore reine à ce moment-là mais elle venait de se marier [avec Philip Mountbatten, NDLR]. Et d'une certaine façon, venant à Paris, c'était son voyage de noces. C'est aussi pour cela qu'elle aimait passionnément la France", a dit l'ancien président.

(Reportage Elizabeth Pineau et Antony Paone, édité par Jean-Stéphane Brosse)