SOFIA, 18 juin (Reuters) - Le gouvernement socialiste bulgare, au pouvoir depuis trois semaines, a promis mardi de réformer le système électoral, pour mettre un terme aux manifestations qui se poursuivent à travers le pays en dépit des élections législatives du mois dernier.

Des milliers de Bulgares manifestent dans les rues de Sofia et d'autres villes du pays depuis vendredi pour réclamer la démission du gouvernement après la nomination d'un magnat de la presse, Delian Peevski, à la tête des services de sécurité bulgares. D'autres manifestations étaient prévues mardi.

Pour les contestataires, cette nomination est une nouvelle illustration de la mainmise des intérêts privés sur les institutions publiques.

Le Premier ministre Plamen Oresharki a d'ores et déjà annoncé qu'il renonçait à la nomination de Delian Peevski. Cette décision devrait être officialisée par le parlement mercredi. Mais il a prévenu que sa propre démission ne ferait que déstabiliser l'économie.

Les socialistes, qui ne disposent que d'une courte majorité au parlement avec leurs alliés de la minorité turque (DPS), se sont engagés à prendre en compte la demande des manifestants d'une nouvelle loi électorale qui favoriserait un renouvellement de la classe politique et l'obligerait à rendre plus de comptes.

Si une chute du gouvernement n'est pas anticipée dans l'immédiat, de nombreux observateurs estiment qu'il n'ira pas au bout de son mandat en raison de la défiance de l'opinion et de la fragilité de sa majorité au parlement.

Le parti de centre-droit GERB, contraint de quitter le pouvoir en février par un large mouvement de contestation contre la corruption et le renchérissement du coût de la vie, a refusé de constituer un nouveau gouvernement bien qu'arrivé en tête lors des élections législatives du 12 mai. (Tsvetelia Tsolova, Clémence Apetogbor pour le service français, édité par Marc Joanny)