LE CAIRE, 6 janvier (Reuters) - Le général Abdel Fattah al Sissi, président du Conseil suprême des forces armées égyptiennes, sera probablement candidat à l'élection présidentielle, a-t-on confirmé lundi de source proche des services de sécurité.

L'officier, qui a déposé le 3 juillet le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, n'a rien dit de ses intentions mais aucune autre personnalité n'a émergé à l'approche du scrutin, qui pourrait avoir lieu dès avril, et les Egyptiens ne s'interrogent plus sur sa candidature mais sur la date de son officialisation.

Son entrée en lice ne manquera pas d'exacerber l'antagonisme entre tenants d'une reprise en main musclée du pouvoir et partisans de la confrérie, qui font l'objet d'une vaste campagne de répression.

Abdel Fattah al Sissi "va très probablement annoncer qu'il se présente à la présidence", a déclaré à Reuters un membre des services de sécurité ayant requis l'anonymat. "L'armée a exprimé son soutien à sa candidature lors d'une récente réunion", a-t-il ajouté.

La question de sa candidature est devenue plus pressante depuis que le gouvernement mis en place par l'appareil militaire a indiqué que la présidentielle pourrait avoir lieu avant les législatives.

Réagissant à une information de la chaîne MBC annonçant la candidature de son chef d'état-major, l'armée a fait savoir samedi qu'elle ne communiquait pas via des sources anonymes et a invité la presse à faire preuve de professionnalisme, sans toutefois démentir.

L'intéressé lui-même n'a pas exclu de se présenter. "Voyons ce que l'avenir nous réserve", dit-il dans un entretien publié le 21 novembre par un journal koweïtien.

Selon MBC, Abdel Fattah al Sissi cédera les commandes de l'armée à Sedki Sobhi, actuel chef d'état-major.

(Yasmine Saleh et Tom Perry, Jean-Philippe Lefief pour le service français)