SONDAGE REUTERS-DOLLAR CANADIEN VU EN HAUSSE DE 2% À 1,23/USD EN UN AN

Le dollar canadien se renforcera au cours de l'année à venir, la Banque du Canada étant susceptible de relever les taux d'intérêt de manière agressive, mais les gains pourraient être limités par la dépendance de l'économie à l'égard du marché du logement, selon un sondage Reuters.

Selon la prévision médiane du sondage, le dollar canadien devrait augmenter de 0,4 % pour atteindre 1,25 par dollar américain, ou 80 cents américains, dans trois mois, ce qui correspond aux prévisions du mois dernier. On s'attendait ensuite à ce qu'il grimpe à 1,23 dans un an.

Si les tensions entre la Russie et l'Ukraine s'apaisent au cours des prochains mois, "il y aura à la fois une raison de prendre un peu plus de risques, ce qui serait bénéfique pour le dollar canadien, mais aussi une certaine aide de la Banque du Canada, dans la mesure où elle anticipe les hausses de taux", a déclaré Royce Mendes, directeur et responsable de la stratégie macro chez Desjardins.

La banque centrale du Canada devrait relever son taux d'intérêt au jour le jour d'un demi-point de pourcentage lors de sa prochaine réunion de politique générale le 13 avril, selon une majorité d'économistes interrogés par Reuters, qui ont également fortement relevé leurs prévisions d'inflation pour cette année. [ECILT/CA]

La BoC n'a pas augmenté ses taux d'une telle ampleur depuis mai 2000. Le mois dernier, la banque centrale s'est déplacée par l'incrément d'un quart de point de pourcentage qu'elle privilégie habituellement, puisqu'elle a procédé à une hausse pour la première fois depuis octobre 2018.

Avec la crise ukrainienne qui alimente la demande pour le dollar américain, valeur refuge, le huard n'a pas bénéficié autant que d'habitude de la flambée des prix du pétrole. Mais cela pourrait changer.

"Je pense qu'il y a encore de la place pour un coup de pouce à mesure que les investisseurs digèrent certains des effets positifs que ces prix plus élevés des matières premières ont sur l'économie canadienne", a déclaré Stephen Brown, économiste principal pour le Canada chez Capital Economics.

Le Canada est un important producteur de produits énergétiques, ce qui a contribué à porter les exportations à un niveau record en février. Les économistes prévoient d'autres gains pour les exportations à venir.

Mais un autre élément clé de l'économie, le marché du logement, a commencé à perdre un peu de son élan.

Cela pourrait être un signe avant-coureur de l'existence de limites quant à la hauteur des taux que la Banque du Canada sera prête à relever dans le cadre du cycle de resserrement actuel, du moins par rapport à la Réserve fédérale.

"La reprise au Canada a été tellement plus dépendante (que les États-Unis) de l'investissement résidentiel et des prix des maisons en général et, évidemment, ceux-ci sont plus sensibles aux hausses de taux d'intérêt", a déclaré M. Brown.

(Pour d'autres articles du sondage Reuters d'avril sur les taux de change :)