* Sommet informel co-organisé par Macron et Merkel

* Paris veut se "réengager de manière plus active" (Actualisé avec précisions, contexte)

PARIS, 26 avril (Reuters) - La relance du dialogue entre la Serbie et le Kosovo sera au coeur du sommet informel des pays des Balkans occidentaux organisé lundi à Berlin à l'initiative de la France et de l'Allemagne, qui souhaitent faire profiter de leur "expérience de réconciliation" cette région encore en proie à l'instabilité.

Outre Angela Merkel, Emmanuel Macron et la haute représentante de l'Union européenne Fédérica Mogherini, l'ensemble des dirigeants des pays des Balkans (Serbie, Kosovo, Monténégro, Albanie, Macédoine du Nord, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Slovénie) seront présents à la chancellerie.

La Serbie y sera représentée par le président Aleksandar Vucic et la présidente du gouvernement Ana Brnabic, et le Kosovo par son président Hashim Thaci et le Premier ministre Ramush Haradinaj.

La réunion, qui portera sur la coopération et la stabilité régionales, "ne se substitue pas aux autres processus, notamment à tout ce qui concerne l'Union européenne", souligne-t-on à Paris. Mais "nous voulons apporter à ces pays des Balkans l'expérience politique historique du travail qu'on fait en franco-allemand".

"Cette expérience de réconciliation puis de coopération active est à la disposition des pays des Balkans occidentaux qui ont encore aujourd'hui à surmonter ce contexte historique qui a été dans des conditions dramatiques ravivé dans les années 1990", ajoute-t-on.

"La stabilité de cette région n'est pas acquise, il y a des trafics criminels, il y a de nombreux contentieux qui sont dus à l'Histoire. La Macédoine du nord et la Grèce viennent de donner un signal positif mais il y a d'autres conflits qui ne sont pas réglés".

DIALOGUE AU POINT MORT

Parmi eux, celui entre la Serbie et le Kosovo. La normalisation des relations entre Belgrade et son ancienne province, qui a proclamé son indépendance en 2008, est l'une des conditions fixées par l'Union européenne pour parachever les négociations d'adhésion - entamées en janvier 2014 - de la Serbie au bloc.

Or sur le terrain, peu d'avancées ont été réalisées entre Belgrade et Pristina qui se sont engagés en 2013 à mener un dialogue, sous l'égide de l'Union européenne, pour tenter de résoudre leur différend.

Les discussions ont été interrompues en novembre lorsque le gouvernement kosovar a décidé de doubler les droits de douane sur les produits d'importation de fabrication serbe. La Serbie a alors annoncé qu'elle suspendait les discussions tant que la question du commerce bilatéral n'aurait pas été réglée.

"Le fait qu'il n'y ait pas encore d'accord est l'un des obstacles principaux à la réconciliation et à la coopération dans toute cette région", dit-on à Paris.

Sur un plan plus bilatéral, la France souhaite se réengager "de manière plus active" dans les Balkans occidentaux - objet d'un intérêt croissant de la part de la Chine - en se dotant d'une "nouvelle stratégie nationale".

Paris va ainsi, selon l'Elysée, "intensifier ses relations politiques" avec les pays de la région - Emmanuel Macron se rendra en Serbie en juillet - et renforcer les coopérations bilatérales dans les domaines du développement économique et social, de la sécurité, de la justice et de la défense. (Marine Pennetier, édité par Elizabeth Pineau)