PEKIN, 3 novembre (Reuters) - Le commandant militaire du Xinjiang a été limogé de son poste de responsable du Parti communiste, six jours après l'explosion d'une voiture place Tiananmen à Pékin, que les autorités imputent aux séparatistes ouïghours actifs dans la grande région de l'ouest de la Chine.

Dans un bref article en première page, le Quotidien du Xinjiang rapporte que Peng Yong a été remercié en tant que membre du comité permanent du Parti communiste du Xinjiang, qui gouverne la région.

Il est remplacé par Liu Lei, un officier chevronné de l'armée avec plus de dix ans d'expérience dans la région.

Aucune raison n'est donnée par le journal.

Peng a été nommé commandant de la région militaire du Xinjiang en juillet 2011 et il est probable qu'il sera également relevé de ses fonctions au sein de l'armée.

Le gouvernement chinois accuse des extrémistes islamistes d'avoir soigneusement planifié l'explosion, à l'aide d'essence, d'une voiture place Tiananmen lundi dernier, qui a fait cinq morts dont les trois occupants du véhicule. Huit personnes ont été interpellées.

L'incident, au coeur le plus symbolique de Pékin, est particulièrement embarrassant pour le Parti communiste chinois qui dépense chaque année des milliards de yuans pour la sécurité intérieure du pays.

Dans un article paru dimanche dans le Quotidien de Pékin, le chef du parti pour la capitale, Guo Jinlong, exhorte la police à améliorer ses méthodes de collecte des renseignements, à "chercher les failles" et "tirer les leçons" de l'incident.

Le Xinjiang abrite la minorité musulmane turcophone ouïghoure, qui se plaint de restrictions imposées par les autorités chinoises à leur religion, leur culture et leur langue. (Dominique Patton et Ben Blanchard; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)