PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé en début de séance mardi mais conservent l'essentiel des gains spectaculaires engrangés la veille après les annonces du duo Pfizer-BioNTech sur l'efficacité de leur candidat vaccin contre le coronavirus.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,77% à 5.377,57 points vers 09h10 GMT et à Londres, le FTSE 100 prend 0,68% alors qu'à Francfort, le Dax recule de 0,3%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,27%, le FTSEurofirst 300 cède 0,07% et le Stoxx 600 progresse de 0,15%.

Ce dernier a gagné 3,98% lundi et le CAC 40 7,57%, l'une des meilleures performances des dernières années, les deux indices atteignant leur plus haut niveau depuis mars après les annonces de Pfizer et BioNTech.

Celles-ci ont à la fois amplifié l'appétit général des investisseurs pour les actifs risqués, actions en tête, et nourri les espoirs d'une reprise progressive de l'économie mondiale en 2021 avec le soutien sans faille des grandes banques centrales.

Certains investisseurs soulignent toutefois que le chemin vers la fin de la pandémie est encore long .

"Si les résultats de Pfizer sont prometteurs, nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge, commente ainsi Jeroen Blokland, gérant de Robeco. "La durée de la protection, la quantité de doses disponibles et le fait que le vaccin doit être stocké à des températures extrêmement basses sont quelques éléments à garder à l'esprit. Cela étant dit, le vaccin est le facteur le plus important pour nous mettre sur la voie d'une nouvelle normalité dans un avenir prévisible."

VALEURS

La plus forte hausse sectorielle en Europe est pour les banques, dont l'indice Stoxx gagne 2,86% avec les espoirs de retour à la normale économique et la remontée des rendements obligataires.

A Paris, BNP Paribas prend 4,63%, Société générale 4,08%.

Parmi les secteurs les plus à même de profiter d'une reprise de l'activité, l'énergie s'adjuge encore 2,03%, l'immobilier 1,38%, les matières premières 1,18%.

Mais la performance du jour est pour le groupe d'immobilier commercial Unibail-Rodamco-Westfield, dont l'action bondit de 32,69% après le rejet par les actionnaires du projet d'augmentation de capital de 3,5 milliards d'euros présenté en septembre par la direction.

A la baisse, le compartiment des technologiques (-2,14%) continue de souffrir de la rotation sectorielle déclenchée par les annonces de Pfizer et BioNTech: Worldline (-2,53%), STMicroelectronics (-3,78%), Capgemini (-2,01%) et Dassault Système (-2,38%) figurent ainsi parmi les plus fortes baisses du CAC.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en hausse de 0,26% et inscrit un nouveau plus haut de 29 ans grâce à la progression des valeurs des transports, de l'hôtellerie et de la distribution, soutenues par les annonces de Pfizer et BioNTech, tandis que le secteur internet reculait.

Le Topix, plus large, a pris 1,12%.

En Chine, les actions ont cédé du terrain avec les valeurs technologiques: le SSE Composite de Shanghai a perdu 0,4% et le CSI 300 0,55%.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture en légère hausse pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 mais en léger repli pour le Nasdaq, sur la tendance de la veille.

Lundi, le Dow a gagné 2,95% à 29.157,97 points et le S&P-500 a progressé de 1,16%, à 3.550,50 points mais le Nasdaq a perdu 1,53% à 11.713 points.

La hausse s'est essoufflée en fin de séance après les propos du sénateur républicain Mitch McConnell soutenant les recours de Donald Trump contre les résultats de l'élection présidentielle.

TAUX

Les rendements obligataires poursuivent eux aussi sur leur lancée, amplifiant le mouvement de "repentification" de la courbe des rendements des deux côtés de l'Atlantique: celui du Bund allemand à dix ans, qui a pris plus de dix points de base lundi, oscille autour de la barre de -0,5%, au plus haut depuis plus d'un mois.

Son équivalent américain, à 0,9322%, n'abandonne qu'une partie de la hausse de près de 14 points enregistrée la veille.

CHANGES

La chute des devises refuges observée lundi avec le regain général d'appétit pour le risque s'atténue et le yen regagne même un peu de terrain face au dollar et à l'euro.

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence cède 0,06% après un gain de 0,54% lundi. L'euro se traite autour de 1,1840 dollar.

La livre sterling perd par ailleurs du terrain après le revers subi par le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à la Chambre des Lords, sur son projet de loi sur le marché intérieur.

PÉTROLE

Le marché pétrolier reste bien orienté au lendemain d'un bond de près de 8%, les espoirs placés dans le candidat vaccin l'emportant toujours sur les craintes pour la demande.

Le Brent gagne 1,25% à 42,93 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,04% à 40,71 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand