DUBLIN, 16 novembre (Reuters) - Enda Kenny, le Premier ministre irlandais, a prévenu vendredi que la législation sur l'avortement ne serait pas modifiée dans la précipitation, après une polémique provoquée par la mort à la suite d'une septicémie d'une femme à laquelle un hôpital avait refusé une interruption volontaire de grossesse.

"C'est un sujet qui divise la société irlandaise depuis de nombreuses années et je ne serai pas poussé à une décision précipitée par un effet de masse, de quelque côté que ce soit", a-t-il déclaré à la chaîne publique RTE.

Le manque de clarté de la loi irlandaise, l'une des plus restrictives d'Europe en matière d'avortement, a pu contribuer, selon des militants, à la mort en octobre de Savita Halappanavar, une Indienne qui a fait une fausse couche à 17 semaines de grossesse.

La loi irlandaise ne précise pas dans quelles circonstances la menace qui pèse sur la vie ou la santé de la mère peut justifier un avortement, laissant aux médecins le soin de trancher.

Le vice-Premier ministre Eamon Gilmore a promis jeudi que le gouvernement clarifierait la législation, sans "tergiverser". (Lorraine Turner, Juliette Rabat et Julien Dury pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)