Mais une commission parlementaire a voté dans la soirée un texte présenté par l'opposition de centre droit et communiste, sur des transferts financiers aux régions de Madère et des Açores.

Ce texte, selon le gouvernement socialiste minoritaire, risque de remettre en cause les efforts pour résorber le déficit.

"C'est du gaspillage, une loi qui creuse le déficit d'encore 100 millions d'euros", a déploré le député socialiste Vitor Batista.

Le texte sera présenté vendredi au parlement. "S'il est adopté, cela posera un problème quant à la manière de gouverner et aura de très graves conséquences politiques", a averti le ministre des Relations avec le Parlement, Jorge Lacao.

Le quotidien Publico a même rapporté, avant d'être démenti, que le Premier ministre avait menacé de démissionner si le texte de l'opposition passait.

Lisbonne doit présenter dans les deux semaines un plan destiné à combler son déficit et à revenir dans les clous du Pacte de stabilité, alors que le pays affichait en 2009 un déficit de l'ordre de 9,3% de son PIB.

"Je réaffirme l'engagement du gouvernement à mettre en oeuvre une stratégie de réduction du déficit budgétaire sous les 3% du PIB d'ici 2013; nous allons également corriger la trajectoire prise par notre dette publique", a déclaré à Reuters le ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos.

STABILITÉ

Lors de la conférence de presse suivant la décision de la BCE de maintenir inchangés ses taux directeurs, son président Jean-Claude Trichet a rappelé qu'il était vital que chacun des pays de la zone euro remplisse les conditions exigées par le pacte de stabilité.

Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, a assuré que la situation du Portugal, pas plus que celle de l'Espagne, ne menaçait la stabilité de la zone euro. "Elles ne sont pas un risque", a-t-il déclaré.

Selon Fernando Teixeira dos Santos, la pression exercée sur les obligations d'Etat portugaises résulte "de la grande volatilité des marchés".

Conséquence de ce nouveau climat, les Bourses portugaises ont sensiblement reculé et la prime exigée par les investisseurs pour détenir des obligations portugaises s'est creusée par rapport aux Bunds allemands, atteignant un record historique à 175 points de base, pendant que le spread entre les titres grecs et allemands se creusait de 12 pdb à 360 pdb.

"De petites irrégularités dans les sphères budgétaires ou du financement sont relevées par le marché et amplifiées par les mouvements des spreads", notent des analystes de Nomura.

De fait, l'organisme de gestion de la dette portugaise a renoncé à une émission de bons du Trésor mercredi, en raison de la hausse des coûts d'emprunt, ce que le marché obligataire n'a guère apprécié.

Andrei Khalip, Sergio Goncalves et Michelle Sinner, version française Nicolas Delame et Guy Kerivel