L'économie du pays sud-américain devrait croître de 1,1 % cette année, a déclaré le ministère de l'économie dans le journal officiel du Pérou. Il s'agit d'une baisse par rapport à l'estimation précédente de 2,5 %, après que les données ont montré que l'économie s'est contractée au cours de la première moitié de 2023.

Il s'agirait de la croissance annuelle la plus faible depuis 2009, si l'on exclut l'année 2020 marquée par le coronavirus. Le Conseil fiscal péruvien a averti que les prévisions pourraient être encore trop optimistes et qu'elles pourraient faire l'objet de nouveaux ajustements.

L'année prochaine, l'économie péruvienne devrait croître de 3,0 %, a ajouté le ministère, contre une estimation précédente de 3,4 %.

Le deuxième producteur mondial de cuivre a été touché par la chute des prix du métal, qui sont passés d'une moyenne de 400 $/lb l'année dernière à une estimation de 380 $/lb cette année et de 360 $/lb l'année prochaine.

Bien que l'extraction et la production de métaux devraient augmenter de 7 % cette année, l'investissement privé - principalement dans le secteur minier - devrait chuter de 4,5 %, parallèlement à un ralentissement des secteurs de la construction et de l'industrie manufacturière au Pérou.

L'industrie péruvienne de la pêche devrait également être gravement touchée par le réchauffement des mers dû au phénomène climatique El Nino, selon le ministère. Ce phénomène a dévasté la production de farine de poisson, un engrais à base d'anchois, dont le Pérou est le premier producteur mondial.

Le réchauffement des mers devrait également entraîner de fortes pluies le long du littoral de l'océan Pacifique, ce qui risque d'endommager l'agriculture et les infrastructures clés telles que les routes. Cela fait d'El Nino la plus grande menace immédiate pour l'économie péruvienne, selon le gouvernement.

Le ministère a également estimé le déficit fiscal du Pérou pour cette année à 2,4 % du produit intérieur brut (PIB), contre 1,7 % du PIB l'année dernière.

Par ailleurs, le déficit estimé de la balance courante du Pérou a été ramené à 1,6 % du PIB, contre 2,1 % du PIB prévus précédemment.

Pourtant, les marchés n'ont pas semblé ébranlés. Les actions péruviennes en dollars étaient en hausse de 1,16 % en début d'après-midi.

Le ministre des finances Alex Contreras, lors d'une conférence de presse mardi, a promis que le gouvernement travaillait "intensément" pour inverser la tendance, et que l'inflation ralentissait, le taux annuel devant tomber à 4 % d'ici la fin de l'année.

Il a ajouté que des entreprises de plusieurs pays, dont les États-Unis, avaient manifesté leur intérêt pour le développement de l'industrie pétrochimique au Pérou.

Le gouvernement a nié à plusieurs reprises que le pays était entré en récession après les deux contractions trimestrielles consécutives de cette année, invoquant des nuances méthodologiques.