Les législateurs de l'Union européenne prévoient d'accepter les changements apportés par les pays la semaine dernière à la loi sur les énergies renouvelables, afin de donner des garanties à la France et à d'autres pays sur l'exemption potentielle des usines d'ammoniac, a déclaré lundi le principal négociateur du Parlement.

Vendredi, les pays de l'UE se sont mis d'accord sur des modifications tardives de la loi, ajoutant un amendement selon lequel certaines usines d'ammoniac auraient du mal à passer aux carburants renouvelables, ainsi qu'une promesse de la Commission européenne d'envisager de les exempter des objectifs en matière d'énergies renouvelables.

La loi augmente considérablement les objectifs de l'UE en matière d'énergies renouvelables, puisqu'elle exige que 42,5 % de l'énergie de l'UE soit renouvelable d'ici à 2030, ce qui remplace l'objectif actuel de 32 % fixé par l'Union pour cette date.

Markus Pieper, négociateur principal du Parlement européen sur la loi, a déclaré que les changements semblaient avoir été nécessaires pour débloquer la loi.

"En tant que Parlement, nous aurions préféré nous en passer, mais nous ne nous opposerons pas à la poursuite de la procédure", a-t-il déclaré dans un communiqué.

M. Pieper a déclaré que l'équipe de négociation du Parlement, composée de législateurs de différents groupes politiques, partageait cette position, suggérant que le projet de loi devrait être soumis au vote de l'assemblée de l'UE, ce qui est nécessaire pour que la loi entre en vigueur.

Les législateurs de l'UE avaient précédemment refusé de modifier la loi, étant donné que les pays de l'UE et les législateurs avaient conclu un accord en mars, après des mois de négociations, qui était censé être définitif.

L'exclusion de l'ammoniac pourrait permettre à certaines usines de passer à des combustibles fabriqués à partir de l'énergie nucléaire, plutôt qu'à des combustibles renouvelables. L'énergie nucléaire est exempte de CO2 mais n'est pas renouvelable.

La France avait pris la tête d'un groupe de pays faisant pression pour que l'énergie nucléaire soit reconnue dans la loi sur les énergies renouvelables. Les opposants, dont l'Allemagne et l'Espagne, ont fait valoir que cela nuirait aux efforts déployés pour développer massivement l'énergie éolienne et solaire.

"Nous sommes très satisfaits de ce compromis", a déclaré lundi la ministre française de l'énergie, Agnès Pannier-Runacher. Le ministre allemand de l'économie et du climat, Robert Habeck, l'a qualifié de "percée".

Dans le cadre de cet accord, la France a également obtenu de la Commission qu'elle reconnaisse la contribution d'autres "sources d'énergie non fossiles", telles que le nucléaire, à la réalisation des objectifs climatiques. (Reportage de Kate Abnett ; édition de David Evans)