Cette initiative intervient après la décision de la Cour suprême des États-Unis, vendredi, d'annuler l'arrêt historique Roe v. Wade, qui reconnaissait le droit constitutionnel d'une femme à l'avortement et le légalisait dans tout le pays.

"Pour toutes les femmes, pour les droits de l'homme, nous devons graver ce droit acquis dans la pierre", a écrit Mme Borne sur Twitter. "Le Parlement doit pouvoir se mobiliser très fortement autour de ce projet de loi".

Son commentaire intervient un jour après que le président français Emmanuel Macron a déclaré que l'avortement était un "droit fondamental pour toutes les femmes."

La question est propulsée sur la scène politique française à un moment où le pays est aux prises avec le défi d'un parlement très fragmenté.

Aurore Berge, chef du parti Renaissance à l'Assemblée nationale, a déclaré que le parti rédigerait une proposition de loi pour ajouter le droit à l'avortement à la Constitution française.

"En France, nous garantissons et faisons progresser les droits des femmes. Nous les protégeons", a-t-elle déclaré sur Twitter. "Dès aujourd'hui, avec mon groupe Renaissance, nous déposons une proposition de loi constitutionnelle pour protéger l'accès à l'avortement."

Macron est sous pression pour construire des compromis au sein du parlement français après une défaite électorale cinglante la semaine dernière qui a entraîné la perte de sa majorité absolue.

Le président a depuis cherché à tendre la main à ses adversaires politiques, leur demandant de proposer des idées pour que le parlement fragmenté puisse légiférer.

Le député Philippe Ballard, du parti d'extrême droite Rassemblement national, a déclaré que son parti n'avait pas l'intention de chercher à renverser le droit à l'avortement en France.

"Nous ne touchons pas à la loi Veil", a-t-il déclaré à la station de radio France Inter, faisant référence à la législation française sur le droit à l'avortement.

Il a déclaré que son parti avait voté contre une proposition visant à étendre le droit à l'avortement de 12 semaines de grossesse à 14 semaines.

La loi Veil, qui autorise les avortements jusqu'à 10 semaines de grossesse, a été adoptée en France en 1975. Elle a été étendue à 12 semaines en 2001, puis à 14 semaines en mars de cette année.