Le président de l'Eurogroupe est nommé pour deux ans et demi et Jean-Claude Juncker avait fait savoir de longue date qu'il souhaitait quitter la fonction à l'issue de son dernier mandat. Il dirige l'Eurogroupe depuis 2005.

La désignation de Jeroen Dijsselbloem - un économiste de 46 ans, ministre des Finances des Pays-Bas depuis novembre et ardent défenseur de la discipline budgétaire - avait fait l'objet d'un accord informel au dernier sommet de l'Union européenne en décembre.

Mais l'un de ses principaux atouts est sans aucun doute sa nationalité, les Pays-Bas faisant partie du club de plus en plus restreint des pays disposant de la meilleure note de crédit possible.

L'Espagne n'a pas soutenu la candidature du Néerlandais, a précisé lundi soir le président sortant Jean-Claude Juncker.

Pressé, notamment par le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, d'exposer son projet pour l'Union européenne, Jeroen Dijsselbloem a écrit une lettre à ses pairs, précisant sa position, lettre à laquelle Reuters a eu accès lundi.

"POURSUIVRE LA MÊME DYNAMIQUE"

Il y exprime sa volonté d'aller au-delà de la simple gestion de la crise pour se tourner davantage vers des politiques à plus long terme afin de cimenter la confiance dans la zone euro.

Il ajoute qu'il cherchera à élargir son rôle, et notamment à se faire inviter par les ministres des Finances et les banquiers centraux du groupe des 20 pays les plus riches (G20).

Il estime que la zone euro doit poursuivre les réformes et la discipline budgétaire qui ont rassuré les marchés.

"Nous devons maintenant poursuivre dans la même dynamique pour nous assurer de conserver la confiance que nous avons réussi à regagner de façon durable", écrit-il. "Notre attention doit se déplacer de la crise de la dette vers la conception et la mise en place de politiques saines à moyen terme."

Il poursuit que les politiques de la zone euro, actuellement en récession, doivent se concentrer sur le rétablissement d'une croissance durable, qui exige une discipline budgétaire, mais dans le cadre de politiques spécifiques, adaptées à chaque pays.

L'Eurogroupe joue un rôle essentiel de coordination entre les 17 pays de la zone euro face à la crise des finances publiques qui fragilise l'ensemble depuis fin 2009.

Son influence devrait encore croître dans les années à venir à mesure que la zone euro progresse vers une plus grande intégration des processus de décision, un contrôle renforcé des budgets et vers une union bancaire.

Annika Breidthardt, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief