par Gilles Guillaume

Les assemblées générales des sociétés de personnels qui disposent d'un droit de veto sont prévues les 24 et 25 juin.

La bataille pour le rachat du quotidien oppose un trio classé à gauche, composé du banquier d'affaires Matthieu Pigasse, du mécène Pierre Bergé et du fondateur de Free Xavier Niel, à un consortium réunissant Claude Perdriel, PDG du Nouvel Observateur, France Télécom et Prisa, groupe espagnol de médias qui détient déjà 15% du Monde.

Le Monde a également reçu "une marque d'intérêt" de la part du Groupe Revenu Multimédia, mais cette dernière n'était pas encore suffisamment étayée pour être considérée comme une offre ferme, a expliqué une porte-parole du Monde.

Cette annonce intervient alors que des rumeurs récurrentes font état d'une initiative de l'Elysée pour éviter une prise de contrôle du quotidien par des investisseurs jugés trop proches de l'opposition.

L'opposition s'est d'ailleurs inquiétée de possibles pressions du chef de l'Etat, qui a reçu récemment Eric Fottorino, le directeur du Monde.

Le Monde est dans une situation critique car il doit réaliser rapidement une recapitalisation d'ici le début juillet s'il veut pouvoir poursuivre son activité.

Aucun détail financier n'a été communiqué.

L'offre du consortium formé avec le Nouvel Observateur dépasse 100 millions d'euros, a indiqué une source proche de ce consortium.

Le directeur général de France Télécom, Stéphane Richard, a déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche que l'opérateur comptait investir 50 à 60 millions d'euros dans Le Monde. Il a précisé que le trio comptait racheter 34% du Monde Interactif - la filiale internet du quotidien - à Lagardère et entrer au capital de la holding de tête.

Lagardère détient 17,27% du Monde SA.

Stéphane Richard a souligné dans le JDD qu'en cas de succès de son offre, la direction opérationnelle du journal serait organisée entre Claude Perdriel et Prisa. France Télécom, qui serait représenté au conseil de surveillance du Monde, s'intéressera principalement au développement du groupe dans le numérique, a-t-il ajouté.

Avec Julien Ponthus et Cyril Altmeyer, édité par Dominique Rodriguez