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MEXICO, 9 janvier (Reuters) - Le gouvernement mexicain est prêt à répondre favorablement à la demande des Etats-Unis d'une extradition du baron de la drogue Joaquin "Chapo" Guzman arrêté vendredi après une évasion spectaculaire en juillet et plusieurs mois de cavale.

Les services du ministère mexicain de la Justice vont examiner au plus vite les moyens de cette extradition et le narcotrafiquant pourrait être remis aux autorités américaines pour y répondre des accusations de trafic de drogue dès le milieu de cette année, indique une source informée de la situation.

"L'objectif est de satisfaire la demande d'extradition", a dit cette source.

La date de l'extradition va toutefois dépendre des initiatives que pourront prendre les avocats de Guzman.

Cette extradition du chef du Cartel de Sinaloa permettrait d'apaiser les craintes de voir le baron de la drogue utiliser son immense fortune pour corrompre des responsables pénitentiaires locaux et tenter à nouveau de s'évader.

La demande d'extradition américaine avait été présentée en juin peu avant l'évasion spectaculaire de Guzman d'une prison mexicaine de haute sécurité au moyen d'un tunnel long de plus d'un kilomètre et demi qui arrivait sous le plancher de sa cellule.

Cette évasion avait provoqué une tension dans les relations entre le Mexique et les Etats-Unis qui veulent juger le trafiquant pour avoir fait entrer en contrebande plusieurs milliards de dollars de drogue sur le sol américain et pour être le commanditaire de plusieurs milliers d'assassinats dans le cadre d'une guerre des cartels au Mexique.

Les agents de la DEA, organisme fédéral spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue, ont participé à la nouvelle arrestation de Guzman mais ont pris soin d'en laisser le prestige aux forces de sécurité mexicaines.

"Des criminels comme Guzman-Loera sont responsables d'avoir fait entrer aux Etats-Unis des milliers de tonnes de drogues de manière illicite chaque année et sont responsables d'un gigantesque nombre de violences et de morts dans notre pays et à travers le monde", estimait le département d'Etat américain, vendredi.

(Dave Graham et Simon Gardener; Pierre Sérisier pour le service français)