MEXICO, 12 janvier (Reuters) - Le président mexicain, Enrique Pena Nieto, a déclaré mercredi qu'il aborderait les négociations avec le prochain gouvernement des Etats-Unis dans un esprit d'ouverture et qu'il chercherait à négocier un accord qui bénéficie à la fois au Mexique et à son voisin américain.

"Toutes les questions qui définissent nos relations bilatérales sont sur la table, y compris la sécurité, les migrants et le commerce", a déclaré Enrique Pena Nieto lors d'un discours devant un groupe de diplomates.

Le futur président des Etats-Unis a menacé de revenir sur l'accord commercial qui fonde le modèle économique mexicain dans le cas où il serait impossible de renégocier ses termes en sa faveur, ce qui a malmené le peso et suscité des doutes sur les investissements étrangers. Donald Trump doit prendre ses fonctions le 20 janvier.

La semaine dernière, le Mexique a nommé son ancien ministre des Fiances Luis Videgaray, aux Affaires étrangères, poste-clé dans les négociations avec le nouveau gouvernement américain.

La date de début des discussions reste à fixer.

Lors de sa conférence de presse mercredi à New York, Donald Trump a déclaré qu'il commencerait bientôt les discussions avec le Mexique sur la construction d'un mur à la frontière entre les deux pays pour empêcher l'immigration illégale et qu'il ferait en sorte que le Mexique rembourse les Etats-Unis pour le coût de la construction.

Le promoteur immobilier milliardaire a également promis d'instaurer une taxe pour les sociétés qui délocalisent des emplois hors des Etats-Unis. Il a évoqué à titre d'exemple les entreprises qui installent des usines au Mexique.

Le Mexique investira pour rendre la frontière plus sûre, a répondu le président Pena Nieto mais il a aussi réaffirmé qu'il ne financerait pas le projet de construction du mur voulu par la prochaine administration américaine.

Il a souligné que le gouvernement américain était lui aussi responsable du fait que les migrants cherchent à rejoindre les Etats-Unis. Les Etats-Unis doivent aussi travailler à faire cesser le trafic d'armes et de fonds qui financent le crime organisé au Mexique, a-t-il ajouté. (Bureau de Mexico; Danielle Rouquié pour le service français)