(Actualisé avec FT sur taxe sur les Gafa, derniers §§)

BRUXELLES, 3 décembre (Reuters) - Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré lundi constater un plus grand soutien à l'idée d'un budget de la zone euro, même s'il reste des questions délicates à régler.

La France et l'Allemagne ont formulé en novembre une proposition de budget commun, qui contribuerait à financer la convergence économique entre pays de la zone euro et pourrait aussi servir à stabiliser le système économique en cas de choc.

"Je pense qu'il y a un consensus plus large sur la nécessité d'avoir un budget de la zone euro", a dit Bruno Le Maire à son arrivée à une réunion avec ses homologues de la zone euro à Bruxelles, qui devrait durer jusque tard dans la soirée.

Soucieux de parvenir à un accord d'ici la fin de l'année, le ministre français a dit constater un soutien plus grand à un budget destiné à financer la convergence, mais il a reconnu qu'il existait une opposition au rôle de stabilisateur du système économique.

Les Néerlandais, notamment, ne cachent pas leur hostilité à un fonds commun qui servirait à stabiliser les économies mises à mal. Ils disent ne pas en voir la nécessité.

"Il n'y aura pas de zone euro forte sans budget de la zone euro, et l'euro ne jouera pas de rôle international en tant que devise mondiale forte sans un budget de la zone euro", a ajouté Bruno Le Maire.

La France s'efforce en outre de faire avancer le dossier d'une taxation des géants américains du numérique, les Gafa.

Les ministres de la zone euro doivent en discuter mardi, mais Bruno Le Maire a indiqué qu'avant toute chose, son homologue allemand Olaf Scholz et lui-même devaient surmonter leurs divergences pour permettre un accord plus large entre Européens.

"Nous approchons je crois d'un accord entre la France et l'Allemagne sur la taxation des géants du numérique", a dit Bruno Le Maire.

"Ce qui compte pour nous, pour la France, c'est qu'il y ait un instrument juridiquement contraignant, qui soit adopté le plus vite que possible", a-t-il continué.

"Si nous parvenons dans les heures qui viennent à un accord entre la France et l'Allemagne(...), ce sera une première étape. Après, nous verrons la date d'entrée en vigueur".

La taxe de 3% proposée en mars par la Commission européenne doit être approuvée à l'unanimité des Vingt-Huit, ce qui implique l'accord de pays comme l'Irlande qui ont justement attiré les multinationales grâce à une fiscalité réduite.

Selon une source européenne, Paris et Berlin chercheraient donc à convaincre leurs partenaires en limitant la taxe aux seuls revenus publicitaires des Gafa, et non à leurs chiffres d'affaires.

Une telle taxe affecterait bien plus Google et Facebook, qui tirent une grande partie de leurs revenus de la publicité, qu'un géant de la vente en ligne comme Amazon. (Leigh Thomas; Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)