Le budget 2024/25 du Kenya vise à s'attaquer à la dette du pays tout en protégeant sa fragile reprise économique, a déclaré jeudi le ministre des Finances, Njuguna Ndung'u.

M. Ndung'u doit présenter le budget plus tard au parlement.

Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion du cabinet ministériel qui s'est tenue jeudi avant la présentation du budget, la présidence a déclaré que le budget présenterait un déficit moins important que celui de 2023/24.

En avril, le ministère des finances a prévu que la croissance économique passerait de 5,6 % en 2023 à 5,5 % cette année.

"Le budget d'aujourd'hui va mettre l'accent sur les politiques que nous devons renforcer (...) pour soutenir cette croissance fragile, cette reprise économique fragile", a-t-il déclaré aux journalistes.

"Nous voulons nous assurer que nous relançons l'économie afin qu'elle puisse générer des emplois pour les jeunes. Nous voulons relancer l'économie pour pouvoir rembourser notre dette. C'est ce qui nous a fait perdre du terrain", a-t-il ajouté.

La dette publique totale est estimée à 68 % du PIB pour l'exercice 2023/24, et devrait tomber à 64,8 % en 2024/25, selon la Banque mondiale.

Le pays d'Afrique de l'Est a vendu une obligation internationale de 1,5 milliard de dollars en février avec une prime pour financer le rachat d'une grande partie d'une obligation de 2 milliards de dollars arrivant à échéance en juin.

Avant cela, les investisseurs craignaient que le Kenya ne soit pas en mesure de rembourser l'obligation en raison de ses finances publiques tendues.

L'économie kenyane est largement tirée par l'agriculture, l'industrie manufacturière, le transport et l'entreposage, les services financiers et d'assurance et l'immobilier.

La semaine dernière, le parlement a approuvé un budget global de 4 000 milliards de shillings (31 milliards de dollars), en hausse par rapport aux 3 750 milliards de shillings que le ministre a présentés en juin dernier pour l'année 2023/24. Ce budget a ensuite été ajusté à 3,85 trillions de shillings.

La présidence a indiqué dans sa déclaration que le budget 2024/25 visait à réduire le déficit à 597 milliards de shillings kenyans (4,65 milliards de dollars), contre 925 milliards de shillings pour l'année qui s'est achevée fin juin.

Le budget 2024/25 sera accompagné du projet de loi de finances 2024, une loi distincte décrivant les propositions de collecte de recettes qui, selon de nombreux critiques, pourraient paralyser des secteurs tels que les services financiers et Internet, les transports, l'industrie manufacturière et le commerce de détail.

Ces propositions ont suscité une forte résistance de la part du public, des banquiers et des fabricants, ainsi que de la Law Society of Kenya, qui a fait part de son point de vue à une commission parlementaire chargée d'examiner les mesures.

Le président William Ruto a déclaré que ces mesures visaient à réduire la dépendance du Kenya à l'égard des emprunts pour financer son budget.

La semaine dernière, le gouverneur de la banque centrale a déclaré que le Kenya utiliserait une partie d'un prêt de soutien budgétaire de 1,2 milliard de dollars de la Banque mondiale pour effectuer un paiement d'environ 500 millions de dollars sur une euro-obligation arrivant à échéance ce mois-ci.

(1 $ = 128,5000 shillings kenyans)