Le pays d'Afrique de l'Ouest, qui traverse sa pire crise économique depuis une génération, avait lancé lundi un plan visant à échanger ses obligations locales contre de nouvelles obligations assorties de nouvelles dates d'échéance et de nouveaux taux d'intérêt nominaux afin de contribuer à rétablir la stabilité macroéconomique.

Mais certains groupes représentant les institutions financières qui détiennent la dette du Ghana ont exprimé des inquiétudes quant à l'échec de la restructuration telle que présentée par le ministère des finances.

Les mesures d'allègement contenues dans la lettre de la banque centrale comprennent la réduction du ratio de réserves obligatoires à 12 % sur les dépôts en cedi, et la pondération des risques pour les nouvelles obligations à 0 % pour le calcul du ratio d'adéquation des fonds propres et à 100 % pour les anciennes obligations.

"La Banque du Ghana encourage toutes les banques à participer pleinement au Debt Exchange", indique la lettre datée du 8 décembre et signée par Osei Gyasi, le chef du département de supervision bancaire de la banque centrale.

Le producteur ouest-africain d'or, de cacao et de pétrole vise à réduire son ratio dette/PIB de 100 % à 55 % d'ici 2027, alors qu'il est aux prises avec des paiements d'intérêts qui, selon le ministre des finances, ont atteint entre 70 % et 100 % des revenus.

Les autres mesures énumérées dans la lettre de la banque centrale aux banques comprennent la réduction du tampon de conservation du capital de 3 % à 0 %, ce qui, selon elle, réduirait "effectivement" le RAC de 13 % à 10 %.

Elle a également déclaré qu'elle s'attendait à ce que les banques suspendent les paiements de dividendes et autres versements aux actionnaires.

Les banques peuvent accéder à un fonds de stabilité financière, dont le montant cible s'élève à 1,2 milliard de dollars et qui doit être levé auprès de la Banque mondiale et d'autres institutions financières internationales, "en tant que garantie de liquidité de dernier recours".

Une équipe du Fonds monétaire international est en visite au Ghana jusqu'à mardi, le gouvernement cherchant à négocier un plan d'aide. Le Fonds n'a pas encore fait de commentaires sur l'échange de la dette intérieure.