Le FMI s'attend désormais à une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la première économie de la zone euro de 1,8% cette année en termes réels, contre 1,6% dans ses prévisions du mois d'avril. Pour 2018, le Fonds s'attend à une croissance de 1,6% contre 1,5% précédemment.

"La dynamique de la croissance allemande est demeurée solide, soutenue par une demande intérieure robuste", a dit le FMI qui souligne la hausse de l'emploi, de la dépense publique et l'apport de la stimulation monétaire de la Banque centrale européenne.

Le FMI relève toutefois que la politique monétaire ultra-accommodante de la BCE est en partie responsable de la faible rentabilité du secteur bancaire.

"Les taux d'intérêt bas, s'ils se prolongent, affecteraient aussi négativement les assureurs-vie en raison de leur forte dépendance aux produits garantis", prévient le Fonds.

La croissance des exportations allemandes devrait progressivement accélérer, après le ralentissement de l'an dernier, et cela favorisera la hausse de l'investissement des entreprises et des importations, prévoit le FMI.

La croissance des salaires est restée stable et l'inflation sous-jacente constante à environ 1% en dépit d'un taux de chômage à un plus bas record, d'un pourcentage de postes vacants élevé et d'une hausse du taux d'utilisation des capacités de production.

L'important excédent des comptes courants s'est légèrement réduit à 8,3% du PIB en 2016 contre 8,6% en 2015, principalement sous l'effet de la dégradation de la balance des revenus et des services, a relevé le FMI.

L'institution a prévenu que le vieillissement de la population et la lenteur des réformes structurelles pourraient peser sur la croissance à moyen terme et a appelé Berlin à soutenir la croissance potentielle et à accélérer le rééquilibrage de ses comptes extérieurs.

"A cette fin, le FMI recommande d'utiliser les marges de manoeuvre disponibles dans le cadre budgétaire pour augmenter encore l'investissement public dans les infrastructures, élargir l'offre de services à la petite enfance, encourager l'intégration des réfugiés et réduire les charges fiscales sur le travail."

Le FMI s'est félicité des signaux envoyés par la classe politique allemande en matière de réformes à l'approche des élections législatives du 24 septembre.

Les conservateurs de la chancelière Angela Merkel tout comme leurs rivaux socio-démocrates ont promis des baisses d'impôts pour la classe moyenne et une augmentation des investissements d'infrastructure, en particulier dans le numérique.

Au vu du vieillissement rapide de la population, le FMI prône de faire passer l'âge effectif de départ en retraite à 67 ans, une décision qui réduirait l'effort d'épargne en vue de la retraite et favoriserait en conséquence une baisse de l'excédent courant.

(Michael Nienaber, Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)