SANTIAGO, 5 novembre (Reuters) - Le Chili va contester auprès de la France l'asile politique accordé à l'ancien guérillero Ricardo Palma Salamanca, recherché par la justice chilienne depuis 1996 pour l'assassinat d'un sénateur proche d'Augusto Pinochet.

L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a accordé vendredi l'asile à Ricardo Palma Salamanca, condamné à la prison à la perpétuité au Chili pour l'assassinat en 1991 de Jaime Guzman, théoricien du régime.

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, l'ex-opposant a été arrêté à Paris le 16 février dernier après 21 années de cavale suivant une spectaculaire évasion en hélicoptère d'une prison de haute sécurité de Santiago en décembre 1996.

Il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire par la justice française.

"La vice-chancelière va recevoir l'ambassadeur de France dans notre pays pour l'entretenir d'une note du président Sebastián Piñera destinée au président Macron", a annoncé à la presse lundi la porte-parole du gouvernement chilien.

"La lutte contre le terrorisme, contre les actes de terrorisme, nous la partageons avec le peuple français, avec les autorités françaises", a-t-elle ajouté, précisant que le gouvernement chilien allait solliciter l'aide du chef de l'Etat français, afin qu'il puisse intervenir en vue d'une "révocation de la décision" de l'agence.

Contacté, le directeur général de l'Ofpra, Pascal Brice, a exclu toute intervention du pouvoir exécutif dans les décisions d'asile.

"L'Ofpra ne s'exprime pas sur les décisions individuelles", a-t-il dit à Reuters. "De manière générale, l'Ofpra statue selon les critères du droit d'asile et le fait en toute indépendance", a-t-il ajouté. (Natalia Ramos, avec Julie Carriat à Paris, édité par Yves Clarisse)