BRASILIA, 10 juin (Reuters) - Le Brésil veut évaluer la réaction des autres pays émergents avant de décider officiellement qui soutenir pour la tête du Fonds monétaire international (FMI), a déclaré vendredi la personne du ministère des Finances qui suit ce dossier.

"Nous devons voir la réaction des autres pays émergents. Personne ne veut suivre une voie tout seul", a dit à Reuters Carlos Marcio Cozendey, secrétaire des affaires internationales au sein du ministère.

Il a ajouté qu'il y avait actuellement une "compétition serrée" entre la ministre de l'Economie française Christine Lagarde et le gouverneur de la banque centrale mexicaine Agustin Carstens pour le soutien du Brésil.

Trois responsables gouvernementaux ont de leur côté déclaré que Brasilia penchait en faveur d'un soutien à Christine Lagarde mais qu'aucune décision officielle n'avait encore été prise.

Le soutien affiché de bon nombre de pays latino-américains à Agustin Carstens complique la tâche du Brésil, qui ne veut pas se fâcher avec ses voisins, ont ajouté ces responsables à Reuters.

Selon un communiqué publié jeudi par le ministère des Affaires étrangères colombien, les pays soutenant Agustin Carstens sont, outre la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, le Pérou, le Panama, l'Uruguay, le Mexique, le Paraguay, Bélize, le Honduras, le Guatemala, la République dominicaine et le Nicaragua.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est dite jeudi "très satisfaite" de ses entretiens avec les dirigeants chinois, sans pouvoir toutefois revendiquer leur soutien à sa candidature à la tête du Fonds.

La Française, grande favorite pour succéder à Dominique Strauss-Kahn, effectue une tournée dans les pays émergents pour les rallier à sa candidature. Ni les Brésiliens, ni les Indiens, à qui elle a aussi rendu visite, n'ont dit s'ils la soutiendraient.

* LE POINT sur la candidature de Christine Lagarde au FMI

(Isabel Versiani, Jeferson Ribeiro et Brian Winter, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean Décotte)