Sao Paulo (awp/afp) - Le ministre des Finances du Brésil s'est dit "optimiste" vendredi malgré l'abaissement d'un cran de la notation du pays par l'agence Standard and Poor's, qu'il a estimé "sans surprise" et auquel les marchés ont réagi dans le calme.

"Les indicateurs sont restés relativement stables, ce qui montre qu'il n'y a eu aucune surprise", a affirmé Henrique Meirelles lors d'une conférence de presse à Brasilia, tandis que l'indice Ibovespa de la Bourse de Sao Paulo cédait autour de 0,50% peu avant la fin de la séance.

Jeudi soir, S&P a annoncé avoir abaissé la notation du Brésil à BB-, justifiant sa décision par "des progrès plus lents que prévu" du gouvernement "dans la mise en oeuvre d'une législation permettant de corriger le dérapage de son budget", notamment une réforme des retraites controversée souhaitée par les marchés.

Le vote de cette réforme au Parlement, qui aurait dû avoir lieu en décembre, a finalement été reporté à février, le texte ne disposant pas du soutien nécessaire de la part des législateurs davantage préoccupés par les prochaines élections prévues en octobre.

"Nous demeurons confiants et optimistes en ce qui concerne la réforme des retraites, l'amélioration de la notation n'est qu'une question de temps", a affirmé le ministre.

M. Meirelles a également souligné le fait que le Parlement avait déjà approuvé d'autres mesures d'austérité visant à réduire le déficit public abyssal du Brésil, comme le gel des finances publiques ou une réforme de la loi travail.

Malgré l'optimisme officiel, la presse brésilienne s'est émue de cet abaissement de la note, le journal O Globo soulignant notamment que le Brésil se retrouvait "au même niveau que le Bangladesh".

Pour André Perfeito, économiste en chef du cabinet Gradual Investimentos, l'incertitude risque de persister même si la réforme des retraites passe, en raison de l'approche des élections.

"Même si cette réforme était approuvée demain, ça ne changerait pas grand chose à court terme. Toutes ces mesures d'austérité doivent encore passer par le verdict des urnes. La population devra dire si elle souhaite poursuivre dans cette direction", explique-t-il.

À dix mois des élections, aucun candidat pro-marché ne figure pour le moment en bonne position dans les sondages.

afp/rp