QUETTA, Pakistan, 13 janvier (Reuters) - Le Premier ministre pakistanais Raja Pervez Ashraf est attendu ce dimanche à Quetta où il doit rencontrer les représentants de la minorité chiite hazara visée jeudi par un attentat qui a fait une centaine de morts.

Depuis, plusieurs milliers de membres de cette communauté veillent les corps de 96 victimes sur les lieux de l'attentat, et refusent de les inhumer en l'absence de garanties de sécurité.

Dans la tradition musulmane, les enterrements doivent avoir lieu aussi vite que possible. Laisser les corps d'êtres chers sans sépulture aussi longtemps exprime une colère et une douleur très profondes.

Le chef du gouvernement a quitté Islamabad très tôt ce dimanche pour aller au-devant des dignitaires hazaras de Quetta, chef lieu de la province occidentale du Baloutchistan. La veille, ces derniers avaient refusé de recevoir une délégation emmenée par le ministre des Affaires religieuses.

Aucune déclaration officielle n'a suivi l'attentat de jeudi, revendiqué par le Lashkar-e-Jhangvi, mouvement armé qui veut chasser les chiites du Pakistan, où ils représentent 20% de la population.

Les dignitaires de Quetta réclament la démission des autorités provinciales et le déploiement de l'armée pour assurer leur sécurité. (Gul Yusufzai, Jean-Philippe Lefief pour le service français)