FRANCFORT, 9 janvier (Reuters) - Sabine Lautenschläger, la membre allemande du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), s'interroge sur la pertinence d'un programme de rachat d'obligations souveraines, estimant que, en l'état actuel des choses, les risques l'emportaient sur les avantages.

"Le rachat d'obligations d'Etat est le dernier recours d'une politique monétaire", déclare-t-elle dans un entretien que doit publier samedi le magazine Der Spiegel.

"Il faut qu'il y ait un bon équilibre entre risques et avantages pour (lancer) un tel programme et, à ce stade, je ne le vois pas", précise celle qui a été vice-présidente de la Bundesbank entre 2011 et 2014.

La banque centrale allemande est fortement opposée au programme de rachat d'obligations souveraines, dispositif également connu sous le terme "assouplissement quantitatif" (QE), envisagé par la BCE.

Celle-ci pourrait décider d'avoir recours à de telles mesures dès l'issue de sa prochaine réunion de politique monétaire, programmée le 22 janvier, pour relancer l'activité de la zone euro et repousser le spectre de la déflation.

Pour la première fois depuis 2009, les prix à la consommation ont baissé sur un an en décembre, principalement sous l'influence des prix de l'énergie. (John O'Donnell, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)