Elle joute que d'autres pays hors de la zone euro pourraient choisir de participer à cette coordination.

"La crise nous a montré que limiter la dette, comme le prévoit le traité de Maastricht, n'est pas suffisant. L'Irlande respectait ces critères et se trouve quand même en difficulté", dit-elle.

"L'UE ne doit pas simplement regarder les budgets, elle doit surveiller comment évoluent les économies des pays membres."

Des politiques nationales visant à doper les exportations et à accroître l'investissement dans certains secteurs, par exemple, affecteraient directement les autres Etats de la zone euro, explique-t-elle.

"Je ne pense pas qu'il soit possible d'ôter aux Etats la souveraineté sur leurs budgets mais nous pourrions nous coordonner les uns avec les autres lorsque nous élaborons nos législations fiscales. C'est exactement ce que prévoient la France et l'Allemagne. De plus en plus, nous voulons nous coordonner lorsque nous préparons nos budgets pour les années à venir."

Christine Lagarde rejette dans cet entretien l'idée d'émettre des obligations communes aux pays de la zone euro, parfois surnommées "E-Bonds", avant la mise en place d'une politique économique commune.

"Pour l'instant, absolument pas", a-t-elle déclaré en réponse à la question de savoir si la France soutenait une telle idée. "Avant d'introduire des euro bonds, il nous faut en premier lieu avoir une gouvernance économique plus étroite", a-t-elle poursuivi.

Christiaan Hetzner, Jean-Baptiste Vey et Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand