La ministre de l'Economie s'exprimait juste avant que Nicolas Sarkozy ne reçoive les représentants des banques françaises pour faire le point et les inciter à assouplir leur position sur les bonus de leurs dirigeants.

Lors d'un déplacement à Provins (Seine-et-Marne), le président de la République a expliqué dans la matinée qu'il devait notamment maintenir la "cohésion sociale" face à la crise.

"C'est très difficile, c'est pour ça que je verrai les banquiers cet après-midi, j'ai deux ou trois choses à leur dire", a-t-il dit.

En décembre, les banques avaient déjà pu bénéficier d'une première tranche de prêts de 10,5 milliards d'euros.

Nicolas Sarkozy a demandé le 15 janvier aux dirigeants des banques des contreparties à ce soutien financier sur leurs niveau de dividende, la rémunération de leurs dirigeants et le versement de bonus.

Lors des questions d'actualité mardi à l'Assemblée nationale, Christine Lagarde a expliqué que la première tranche de 10,5 milliards d'euros devait permettre aux banques de reconstituer leurs fonds propres.

Elle a rappelé que le gouvernement avait alors demandé deux types d'engagements aux banques, d'une part un "engagement économique" qui "est tenu" et d'autre part un engagement "d'ordre éthique" sur le lien entre les performances et les rémunérations des dirigeants.

Elle affirmé que ces principes adoptés fin 2008 seraient transcris en assemblée générale "avant la fin du premier semestre" 2009.

Concernant la deuxième tranche, également de 10,5 milliards d'euros, qui sera prochainement mise à la disposition des banques, Christine Lagarde a affirmé que cette proposition serait "assortie" d'une option et d'engagements.

"L'option, c'est soit des titres super-subordonnés, soit des actions de préférence non assorties de droits de vote", a-t-elle expliqué.

Pour les engagements, la ministre a assuré que les banquiers devraient réitérer les engagements déjà pris et y ajouter "deux choses."

"Premièrement, l'engagement d'augmenter la rémunération des capitaux propres, c'est-à-dire de limiter les dividendes payés aux actionnaires, et deuxièmement de s'interdire de verser des bonus aux dirigeants", a-t-elle précisé.

"Ce n'est pas de l'intention, c'est de l'action", a insisté Christine Lagarde.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse