L'évolution des taux de change entre les principales grandes monnaies, celle des flux de capitaux vers les pays émergents, et l'impact sur les monnaies et les taux des politiques menées par les principales économies mondiales préoccupent les investisseurs depuis plusieurs mois et seront au coeur des débats du G20, présidé par la France en 2011.

S'exprimant lors d'une conférence sur le système monétaire international à Paris, Christian Noyer s'est refusé à évoquer directement la volatilité actuelle des marchés de la dette souveraine.

Il a simplement souligné, à propos de l'hypothèse d'un défaut d'un Etat sur sa dette, que "les marchés financiers font payer un défaut par une hausse des taux d'intérêt".

"En fait, un défaut revient bien plus cher que le fait de ne pas faire défaut", a-t-il dit.

Pour Christian Noyer, la définition de nouvelles règles et de nouveaux dispositifs permettant d'éviter des "chocs externes" sera prioritaire pour le G20 en 2011.

"La volatilité n'est pas forcément une mauvaise chose", a-t-il estimé. "Dans une certaine mesure, elle est le signe d'un bon fonctionnement des marchés financiers."

Selon lui, la volatilité "devient un problème quand elle découle d'une politique et que les marchés financiers contribuent à aggraver les chocs au lieu de les atténuer."

"Nous pourrions nous trouver dans une telle situation aujourd'hui car il y a des doutes sur la cohérence entre elles des stratégies menées par les principales économies", a expliqué Christian Noyer.

"On a pu observer, ces dernières semaines, que certains pays avaient tendance à contester publiquement les politiques monétaires ou de changes les uns des autres. Je doute que cela puisse aboutir à un bon résultat", a-t-il ajouté.

Il a également souligné l'importance pour le G20 de se doter d'outils permettant d'atténuer l'impact de l'accumulation de réserves par certains pays.

Dans la Tribune mercredi, Christian Noyer, qui siège au Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), s'était prononcé en faveur de la création de nouvelles sources de liquidité pour atténuer la pression liée à l'accumulation de réserves.

Marc Angrand, édité par Gérard Bon