Le PIB de la quatrième économie de la zone euro a reculé de 0,7% par rapport au trimestre précédent, selon les données provisoires publiées mercredi par l'Institut national de la statistique, soit à un rythme deux fois supérieur à celui du trimestre précédent.

Ces données s'inscrivent en dessous des prévisions des économistes interrogés par Reuters qui tablaient en moyenne sur une contraction de 0,6%, après -0,3% au troisième trimestre, et du chiffre avancé par la Banque d'Espagne mercredi dernier, annonçant un recul de 0,6% au quatrième trimestre 2012.

Sur un an, le PIB se contracte de 1,8%, à comparer à une baisse de 1,6% en rythme annuel au troisième trimestre et à un consensus de -1,7%.

Ces données illustrent l'étendue de la tâche incombant encore au gouvernement qui tente de ramener les finances publiques sur un chemin viable, la pression sur les marchés obligataires ayant pourtant diminué au cours des derniers mois.

Sans croissance économique, les économistes considèrent que Madrid aura du mal à alléger le fardeau d'une dette qui continue de croître et qui a placé le pays au coeur de la crise européenne.

"Ces nets reculs laissent envisager un premier semestre difficile. La question qui se pose est de savoir comment les améliorations sur les marchés peuvent atténuer les baisses, mais il est encore trop tôt pour le dire", commente Jose Luis Martinez, chez Citigroup.

Selon la Banque d'Espagne, le retour des investisseurs étrangers sur le marché de la dette ne s'est pas encore traduit sur le terrain de l'économie réelle même s'il a permis au gouvernement de prendre de l'avance dans son programme d'émission pour 2013.

L'économie espagnole est plongée dans la récession depuis 2011, sous le poids des retombées de l'éclatement de la bulle immobilière. Le gouvernement promet un retour de la croissance pour la fin de l'année, mais nombre d'économistes qualifient cette prévision de trop optimiste.

Tracy Rucinski et Manuel Maria Ruiz, Agathe Machecourt pour le service français, édité par Véronique Tison