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JERUSALEM, 19 mars (Reuters) - La presse israélienne spécule dimanche sur de possibles élections anticipées après la décision de Benjamin Netanyahu de revenir sur un accord conclu avec un parti centriste partenaire de sa coalition gouvernementale.

Un tel scrutin, avec deux ans d'avance, retarderait toute initiative diplomatique des Etats-Unis sur le conflit israélo-palestinien et pourrait également reporter une éventuelle inculpation du Premier ministre israélien pour des soupçons de corruption.

Samedi soir, Benjamin Netanyahu a annoncé qu'il renonçait à un accord avec son ministre des Finances Moshe Kahlon, qui dirige le parti centriste Kulanu, sur la création d'une nouvelle autorité de l'audiovisuel. Le Premier ministre a dit s'inquiéter de possibles suppressions de postes en raison de cette réforme.

Benjamin Netanyahu a pris dimanche un avion pour la Chine, où il doit effectuer une visite officielle de trois jours, laissant le soin aux médias de spéculer sur sa décision.

Des ministres appartenant au Likoud, le parti de droite du chef du gouvernement, ont déclaré que le Premier ministre pourrait dissoudre le Parlement au cas où Kahlon ne respecterait pas la solidarité gouvernementale.

Les prochaines élections législatives en Israël sont prévues en novembre 2019.

Benjamin Netanyahu, 67 ans, est soupçonné d'avoir reçu des dons de la part d'hommes d'affaires et d'avoir cherché à influencer la ligne éditoriale d'un quotidien en limitant la concurrence d'un journal gratuit.

Aucune charge n'a été prononcée à son encontre et le chef du gouvernement nie toute malversation.

"Convoquer de nouvelles élections suspendrait les investigations et pourrait même conduire à leur abandon", écrit l'éditorialiste Nahum Barnea dans les colonnes du quotidien Yedioth Ahronoth.

Ben Caspit estime quant à lui dans Maariv que Netanyahu, qui a reçu la visite d'un émissaire américain la semaine dernière, est troublé par la direction que pourrait choisir la nouvelle administration américaine dans les négociations avec les Palestiniens, et souhaiterait s'accorder six à douze mois de délai avant de chercher un "accord définitif" avec Donald Trump sur la paix et l'avenir des colonies israéliennes.

"(Netanyahu) se rend compte aujourd'hui combien l'adoration de la droite dure pour Donald Trump le Messie était déplacée", juge Ben Caspit.

Le nouveau président américain a fait machine arrière sur sa promesse de transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem et a demandé à Netanyahu de "freiner un peu les implantations de peuplement". (Jeffrey Heller; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)