BERLIN, 7 septembre (Reuters) - La presse conservatrice allemande accuse vendredi le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi d'avoir signé "un chèque en blanc" aux pays membres de l'Union en difficulté.

La BCE a avalisé jeudi le lancement d'un nouveau programme de rachat d'obligations souveraines pour le marché secondaire, potentiellement illimité. ( )

"Un chèque en blanc" et "une aide sans fin pour les pays en crise", titre le quotidien Bild, premier tirage du pays, en avertissant que la politique du patron italien de la BCE pourrait mettre l'euro "kaputt".

Les autres journaux conservateurs, qui ont au fil des mois de la crise de la dette adopté une position de plus en plus eurosceptique pour la plupart, estiment eux aussi que les mesures prises par la BCE vont trop loin.

La Bundesbank et son président Jens Weidmann y étaient opposés mais la chancelière Angela Merkel a soutenu le président de la BCE.

Pour le quotidien Die Welt, "Dragi a déclenché la sonnette d'alarme en Allemagne" tandis que le Frankfurter Allgemeine Zeitung déplore que "la frontière entre la politique monétaire et la politique budgétaire soit devenue floue".

Jörg Asmussen, ancien ministre adjoint allemand des Finances et membre du directoire de la BCE, a défendu la décision de l'institution de Francfort en soulignant que les rachats d'obligations n'auront lieu que lorsque le pays concerné entreprend des réformes difficiles.

"C'est une condition préalable impérative et nécessaire", a-t-il déclaré sur Inforadio rbb.

(Stephen Brown; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)