LOUHANSK, Ukraine, 30 avril (Reuters) - La police de Louhansk, dans le sud-est de l'Ukraine, a défendu mercredi sa reddition face aux séparatistes pro-russes qui ont pris d'assaut le principal commissariat de la ville, mardi soir, en expliquant n'avoir reçu "aucun ordre de Kiev".

Face à la détermination des séparatistes, armés de fusils automatiques, cocktails Molotov et grenades assourdissantes, le chef de la police, Vladimir Rouslavski, n'a pas eu d'autre choix, explique sa porte-parole, que de demander à ses hommes de déposer les armes et de signer la lettre de démission qui lui était présentée.

"J'ai passé la nuit (au commissariat). Nous avons envoyé sans arrêt des messages (à Kiev) pour prévenir que nous étions attaqués, qu'on nous lançait des grenades, mais nous n'avons reçu aucune réponse", a poursuivi Tatiana Pogoukai.

"Nous ne recevons pas d'ordres de Kiev. Aucun ordre. C'est comme si pour Kiev, Louhansk et le commissariat de Louhansk n'existaient pas", a ajouté la porte-parole.

Le président ukrainien par intérim, Oleksander Tourtchinov, a annoncé mardi la suspension des chefs de la police à Louhansk et Donetsk, les deux principales villes constituant la région productrice de charbon du "Donbass", désormais presque entièrement contrôlée par les partisans de Moscou, qui entendent y organiser le 11 mai un référendum sur la partition, sur le modèle de la Crimée. (Thomas Grove; Tangi Salaün pour le service français)